Toutes hontes tues.

À intervalles rendus moins espacés par l'âge, des hontes, petites et grandes, qu'on s'est efforcé d'enfouir au plus profond, assaillent l'esprit au moindre prétexte, grosses de ces passions tristes qu'évoquait Spinoza.
Nous nous en accommoderions, moyennant les quelques habituelles lâchetés, certains que nous serions d'en être les seuls témoins. 
Hélas, l'impossibilité d'en être assuré fait surgir très vite le souhait silencieux de croire amnésiques - ou mieux encore, disparus - les éventuels prédateurs qui pourraient user du souvenir de ces turpitudes.
Mais ne pouvant jamais tabler sur l'œuvre parfaite de l'oubli en attendant la mort qui elle..., il importe d'y trouver parade. Une ignorance feinte, une négation ne peuvent toujours suffire.
Mais à moindre frais, un regard, une allusion seront généralement à même de faire reculer la menace toujours possible d'un malfaisant, le laissant dans l'ignorance de ce que nous savons précisément de lui. 
Car l'erreur funeste serait de croire chez l'autre à l'absence de turpitudes au moins égales.
Le bouclier ainsi forgé pourra dès lors constituer une des clauses les plus sûres du contrat social que nous sommes forcés de respecter.
Restera, la sécurité un moment trouvée, à se confronter avec soi-même. 
Jusqu'au prochain assaut du passé.

Ain't it true Bob ?
It's alright Ma, I'm only bleeding.


https://www.youtube.com/watch?v=mYajHZ4QUVM





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