Araby.

Quelques pages... sept / huit en édition de poche... à peine un quart d'heure, vingt minutes de lecture attentive... peu de choses pour dire le tragique intime d'une banale destinée.
Le gris d'une enfance - ni heureuse ni malheureuse - dans les faubourgs du Dublin de l'avant-guerre au début vingtième siècle... la pureté d'une âme qui entre dans l'adolescence... sa submersion par la découverte d'un amour qui n'est pas / plus celui du Dieu d'une éducation catholique... bref, le Réel qui emporte tout.
Et avec lui l'impossibilité de tenir une promesse... le spectacle de la vulgarité du comportement amoureux (?) des adultes, puis la découverte finale d'un ciel vide.
À la fin donc : "Gazing up into the darkness I saw myself as a creature driven and derided by vanity; and my eyes burned with anguish and anger."
" Levant la tête pour regarder cette obscurité, il me sembla me voir moi-même, petite épave que la vanité chassait et tournait en dérision; et mes yeux brûlaient d'angoisse et de rage."

Une merveille de nouvelle... 
Araby.
Troisième nouvelle de Dubliners - Gens de Dublin ou Dublinois en ses éditions françaises -, premier ouvrage de James Joyce publié en 1914.
Avec comme une intuition, un frémissement : ce qui suivra se révèlera vertigineux... 
Joyce... Proust... Céline... (Presque) tout le vingtième siècle littéraire - et pas seulement... - est là.

Le trailer suit...






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