Des cellules qui en valent bien d'autres.

La véritable utilité sociale des cellules psychologiques qui désormais fleurissent à la suite de chaque drame, ou supposé tel, est d'y mieux enfermer la réelle tristesse de ceux qui souffrent pour que le corps social n'ait pas - trop - à la subir. Et puisse mieux la contempler.
Ils peuvent alors - les gens... - délivrer un flot des larmes télévisuelles qui leur donnent l'illusion, le temps de la compassion et de la solidarité elles mêmes devenues spectacle, de l'appartenance au même groupe humain que celui qui souffre. Le poids du fardeau en moins.
Et la bonne conscience en plus.
Ils en sortiront soulagés, les gens, de s'être vus épargnés par le si commode destin, apaisés et rassurés sur leur supposée humanité. Pour mieux vaquer.
Sont ainsi satisfaits l'intérêt de la société et la vanité des personnes.
Pendant que dans ces cellules d'autant plus hermétiques qu'elles n'ont pas de murs, demeureront, le temps du soulagement social car tout a un coût, ceux qui ont rejoint la seule humanité qui soit, dans la solitude.

Dans Ecce Homo, Nietzsche inscrivait "la sympathie pour tous ceux qui souffrent" comme élément de la modernité, parmi bien d'autres comme "le sens historique, l'objectivité ou la soumission au goût des autres", et objet de fierté de notre époque.
Nous vivons donc bien une époque moderne.





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