Cioran. Le paradis et la mer. Musique.

"Seuls le paradis ou la mer pourraient me dispenser du recours à la musique".

Laissons, cher Cioran, ce paradis désormais encombré de vierges et d'assassins, fous investis par des malades qui installent l'enfer, ou ce qui pourrait en tenir lieu sur terre.
Laissons les au contraire regagner ce néant duquel, dans un univers qui n'aurait pas été chaos, ils n'auraient jamais dus être expulsés.
Je doute que ce paradis là puisse vous - nous - dispenser de tout recours à la musique.
Même si je sais bien que ce que vous évoquez par ailleurs : "toute vraie musique (...) issue de pleurs, étant née du paradis".

La mer alors ?
Celle de Baudelaire sans doute, enjoignant ou souhaitant que toujours l'homme libre la chérisse, pour y contempler son âme.
Voeu pieux ?
Son amour, son respect, sa fréquentation n'excluent en rien des sentiments identiques à l'égard de la musique. Et donc le recours à celle-ci.
De manière ponctuelle ou provisoire ? Même pas..

Laissons nous donc la rejoindre, sortir du port, franchir la passe.
Marier les deux.
En gardant en mémoire, autres mots sous votre plume, que "la musique est une illusion qui rachète toute les autres".
Dont celles du paradis et de la mer...







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