Andy, quand le futile est essentiel.

“I got to know Andy Warhol quite well, and he always looked bedraggled: always had his tie lopsided, as he didn’t have time  to tie it, and he never tied his shoe laces, and he even wore different colored socks, but he bought all of his clothes at Brooks Brothers.” Carlton Walters.


Devait être là aussi vraiment tordu, Andy, pour veiller à enfiler deux chaussettes de couleurs différentes pour se singulariser.
Quand bien même elles viendraient de chez Brooks Brothers, étiquette new-yorkaise ultime et absolue.
Mais c'est vrai qu'il avait toujours l'air de sortir du lit, la cravate scrupuleusement distendue - ça devait lui prendre en effet un temps fou pour laisser penser qu'il n'avait pas le temps de peaufiner un nœud correctement- , chaussures délacées, un truc qui le travaillait depuis longtemps apparemment...


Andy n'était pas vraiment un dandy : esprit trop religieux pour cela, de la lucidité et du cynisme, oui, mais probablement pas assez de désespoir...
Et cependant suffisamment de désir de revanche sociale pour le faire accroire à ses contemporains qui avaient la confusion facile entre extravagance (s) et dandysme.
Pas sûr que tout cela soit véritablement important, mais bon, les futilités d'Andy sont toujours essentielles à l'appréciation de l'œuvre : Sainte-Beuve n'a pas forcément tort.
Fallait savoir peaufiner son personnage pour devenir l'icône de ces temps.
Et échapper à "all the cheap bloodsuckers are flying after you"
https://youtu.be/_VV0HCTkHtc
Lou Reed, évidemment.
Au fait, qui est ce Carlton Walters ?




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