Belém.
Belém.
La tour évidemment, dentelle massive, témoignant plus de la folie d'hommes du quinzième siècle qui en partaient pour une conquête du monde à la gloire de leur Dieu et de leur Roi, que d'une beauté architecturale hardie.
Un monument à la gloire des découvertes aussi, hélas, que cette sorte de proue de caravelle voulue comme hommage à ce Roi justement, et qui n'est que médiocre et prétentieux emplâtre d'un terne sous-dictateur fasciste du vingtième siècle.
Un monastère des Hiéronymites, grandiose lui, cent cinquante années nécessaires pour l'édifier, et qui abrite aujourd'hui les tombeaux de Vasco Da Gama et de Pessoa - raccourci du génie protéiforme de ce peuple.
Mais surtout un musée : plus de dix mille mètres carrés entièrement dédiés à l'art moderne et contemporain, création ex-nihilo d'un milliardaire fou - qui d'autre ? - José Berardo et qui porte son nom.
Une fabuleuse collection permanente qu'on a peine à imaginer ailleurs qu'en Amérique du Nord permet de les fréquenter, tous, de Picasso à Keith Haring, de Duchamp à Warhol, de Lichtenstein à Soulages, de Magritte à Pollock. Un éblouissement qui frise l'overdose.
La vie est bien faite : les touristes qui se ruent vers la tour avant de se goinfrer de pastéis, ignorent le musée.
Ami lecteur, si tes pas te portent à Belém, tu ne seras pas encombré de leur présence pour t'inonder de beauté.
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