Qualité française

"I watched the cab out of sight. I went back up the steps and into the bedroom and pulled the bed to pieces and remade it. There was a long dark hair on one of the pillows. There was a lump of lead at the pit of my stomach. The French have a phrase for it. The bastards have a phrase for everything and they are always right. To say goodbye is to die a little.


En français, nous eûmes droit à un grotesque "Sur un air de Navaja". Attentat signé Hérisson et Robillot, dans la longue tradition des saboteurs de la "Série noire". Passons.


"The Long Goodbye" ne s'est pas contenté d'être probablement le meilleur roman de Raymond Chandler - son sixième, en 1953.
Il enfanta plus tard du plus beau, plus sensible, plus intelligent, plus sexy, plus ambigu, plus désenchanté, plus angeleno, de tous les films qui eurent Marlowe pour héros,  ou pour prétexte : 1973, "The Long Goodbye", "Le Privé" en français. Elliott Gould. Altman à la baguette.


LE Privé, en effet. Une larme en forme de goutte de rosée qui point. Subjectivité totale, absolue, inconditionnelle et définitive sur le sujet.






Marlowe, donc, après avoir regardé disparaître au loin un taxi, revient sur ses pas, re-grimpe dans une piaule qu'on suppose minable, se met en peine de défaire et refaire le lit. Et là, "un long cheveu noir sur un des oreillers. Boule de plomb au creux de l'estomac. Les Français ont une expression pour ça. Ces salopards ont une phrase pour tout. Toujours à propos. Partir, c'est mourir un peu". 
©adaptation et traduction maison.


Commentaires

  1. Je valide les deux, le roman de Chandler (il a été retraduit depuis) et le film d'Altman vu et revu au fil du temps, toujours émouvant et différent.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire