Bande à part.

Deux ou trois choses que je croyais savoir de ce film de Godard... un ancien film que je ne savais pas si vieillot... Une source d'inspiration pour Tarantino qui y voit une filiation pour son Reservoir Dogs, béat au point de nommer sa maison de production A Band apart..
Une séquence, en boucle sur les réseaux dits sociaux (?) où les deux lascars et la mignonne cruche s'exercent à ce que je ne savais pas être un madison. 
Une stupéfiante ressemblance entre Sami Frey et Frederic Schiffter. 
Pas grand chose, presque rien.
Mais assez pour ménager l envie de le découvrir ces jours derniers sur OCS.

Vingt minutes : ce fut ma capacité de résistance dans ce que je perçus comme un long couloir d'ennui, filmé à la va-vite, avec un son de piètre qualité, qui semblait annoncer la dérive de deux Pieds nickelés et d'une déjà mignonne mais pas encore belle Anna Karina - ça viendra... - dans la préparation et l'exécution d'un coup qui s'annonçait foireux.
Foireux, c'était ce que je découvrais du film qui me le semblait. 
Après tout, ce type avait déjà réalisé A bout de souffle et venait d'offrir Le Mépris... une paille !
Et le voilà qui s'égarait, nous avec, dans une balade fauchée dans une tristounette banlieue d'époque non dénuée de charme, en compagnie de ce que l'on n'appelait pas encore, en France du moins, des losers qui ne parvenaient pas à m'intéresser...
Arrêt sur ces images !
Mais les réseaux, qui veillent et surveillent en permanence,  allaient encore frapper : j'y découvrais, quelques jours après, un tweet américain qui faisait toute sa place au machin dans une sorte de tétralogie godardienne early sixties reconstituée dont Pierrot le Fou serait le dernier joyau !
Je crus donc avoir, une fois de plus, tout faux dans une appréciation cinématographique : retour vers le canapé, télécommande en pogne : j'allais donc voir ce que je n'avais pas su voir.
Et j'ai vu. 
Les trois autres oeuvres pouvaient être rassurées, à jamais réunies dans une trilogie qui n'a nul besoin de s'encombrer d'un quatrième film pour s'enfler en tétralogie.
Pas un navet absolu, non, ni film de série B. De série C ou D si cela figure dans une nomenclature critique.. 
Le charme suranné du Paris de l'époque, deux ou trois références littéraires - Rimbaud pour Arthur et Jack London pour Jack London -, la première mention à ma connaissance au cinéma de la haine ancestrale entre Tutsis et Hutus, un clin d'oeil à Pat Garrett et au Kid..
Bref peu de choses pour contrebalancer un scénario au souffle court, alourdi de tonnes de comique involontaire notamment lors du duel (!) final, baignant dans un soundtrack franchouillard - Ferrat, Michel Legrand, ce genre.., nappes d'orgue jazzy désertées par le swing -. Rappel : le film, censé évoquer une jeunesse, date de 64 : nulle mention de la bande-son de ces temps où Beatles, Stones et Dylan étaient plus que présents !
Une oeuvre mineure dès lors, dont la moindre des qualités n'était pas sa faible durée.. 
Et toujours rien pour me donner l'envie de me confronter à Film Socialisme ! Ce qui n'a rien à voir, quoi que...
Clic final de la télécommande. 
Je pouvais être - momentanément - rassuré sur mes goûts cinématographiques...
Arthur me réclamait, élément combien plus important de mon après-midi !





 








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