Manx.

Sur la pile qui m'attendait back home, un nouveau recueil - enfin... nouveau..., récemment paru - de Buk : une anthologie autour du thème du chat, animal emblématique chez Hank.

Pas du meilleur Bukowski, encore que les textes centrés sur un admirable manx - chat schopenhauerien en tant que parfaite illustration de la volonté de vivre - sont parfois étincelants de beauté...

Mais bon, certains fonds de tiroir chez Hank valent bien plus que le tout venant contemporain. Extrait : "Il n'y a ni dieux ni esprits chez un chat, n'en cherchez pas, c'est peine perdue. Un chat c'est la machinerie éternelle à l'œuvre, tout comme la mer. On ne caresse pas la mer sous prétexte qu'elle est jolie, mais on caresse un chat - pourquoi ? - SEULEMENT PARCE QU'IL VOUS LAISSE FAIRE. Et puis un chat ne connaît jamais la peur - au bout du compte - il ne s'inclinera que face à la mer naissante ou face au rocher, et même embarqué dans un combat à mort il ne pensera à rien d'autre que la majesté des ténèbres."

Peux-t-on signaler à l'éditeur - il convient certes de saluer son travail éditorial autour de l’œuvre de Buk - que l'impression de ses "ouvrages sur du papier issu de forêts gérées durablement et avec des encres végétales" ôte du plaisir à ma lecture ?
La quête acharnée en vue de la satisfaction sans fin du politiquement correct chez mes contemporains devient plus qu'irritante.
À mes yeux du moins.

Arthur, lui, s'en foutait, qui avait décidé de se le réserver pour sa lecture postprandiale du jour.


Charles Bukowski, Sur les chats. Au Diable vauvert Éd. 2023.

Commentaires

  1. « Les chats sont des chats, tout court, et leur monde est le monde des chats d'un bout à l'autre. Ils nous regardent, direz-vous ? Mais a-t-on jamais su, si vraiment ils daignent loger un instant au fond de leur rétine notre futile image ? Peut-être nous opposent-ils, en nous fixant, tout simplement un magique refus de leur prunelles à jamais complètes ? — Il est vrai que certains d'entre nous se laissent influencer par leur caresses câlines et électriques. Mais que ceux-là se souviennent de l'étrange et brusque distraction avec laquelle leur animal favori mit souvent fin à des épanchement qu'ils eussent cru réciproques. Eux aussi, ces privilégiés admis auprès des chat, ont été reniés et désavoués maintes fois et, tout en pressant encore contre leur potrine la bête mystérieusement t apathique, ils se sentaient arrêtés au seuil de ce monde qui est celui des chats et que ceux-ci habitent exclusivement, entourés de circonstances que nul de nous ne saurait deviner. L'homme fut-il jamais leur contemporain ? — J'en doute. Et je vous assure que parfois, au crépuscule, le chat du voisin saute à travers mon corps, en m'ignorant, ou pour prouver aux choses ahuries que je n'existe point. » (Une vision de Rilke intéressante, tirée de sa préface à « Mitsou », opuscule réalisé en binôme avec Balthus)

    Et oui les fonds de tiroir du Buk vont finir par sentir le fond de tiroir.

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    Réponses
    1. "La haine du chat reflète un esprit laid, stupide, rustre, fanatique.
      Il ne peut y avoir de compromis avec cet esprit laid"., disait le vieux William Burroughs.
 Sans doute la raison pour laquelle il flingua sa femme, sous prétexte de jouer à Guillaume Tell... Mais c'est une autre histoire !
      Publier Buk est devenu un business avec pour cœur de cible les aficionados de la première heure aujourd'hui embourgeoisés. D'où la chasse au moindre texte publié dans la plus petite revue du fin fond du Texas ! On n'en verra pas la fin de notre vivant...

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