L'Ukraine et le reste, ad nauseam.
Quand ils auront fini d’ânonner sur tous les plateaux des chaînes dites "d'info" que Poutine est un salaud, Trump un méchant, Zelensky un héros désarmé qui n'a que pour seul but de sauver sa patrie martyrisée, que le Chinois, aux aguets, est fourbe, le Hongrois ambigu, l'Italienne fascisante, que l'Europe, seul avenir de notre petite mais vaillante France, est volontariste et courageuse, bref quand ils auront finir de vomir leur bile toute d'indignation morale factice et de morgue grotesque d'éternels losers, de supplétifs d'une Histoire en train de se faire sans eux, alors pourrons-nous demander à tous ces officiers généraux bardés de breloques - au fait, gagnées sur quels fronts ? -, grands journalistes issus de ces écoles de journalisme que le journalisme français nous envie, experts en tour, consultants tous terrains, de se pencher sur ces lignes écrites en Inde il y a deux mille trois cents ans et tirées d'un ouvrage dont ils n'ont probablement jamais entendu parler, d'un auteur d'eux totalement ignoré.
Voilà qui leur permettra peut-être d'avoir une approche moins émotive mais plus réfléchie de l'Histoire, et de se doter d'un tout petit peu d'humilité face à des évènements qui les dépassent.
Et quand ils en auront avec ce petit ouvrage de moins de cent cinquante pages, se pencher sur un autre ouvrage aussi mince et tout aussi fondamental - Le Prince, d'un certain Machiavel.
Et bien entendu, voir et revoir la trilogie du Parrain...
Ainsi ils éviterons d'enchaîner les perles, d'exhiber leur petit cœur qui saigne, et justifieront-ils un peu mieux les quelque cinq cents euros - ou plus, voire beaucoup plus me dit-on -, de leurs si pitoyables prestations quotidiennes.
Donc :
"Le cercle des éléments de base est le fondement des six mesures de politique étrangère.
La paix, la guerre, se tenir coi, se mettre en marche, se mettre à couvert, le double jeu, constituent les six mesures. Ainsi enseignent les maîtres.
”Il n'y a que deux procédures, dit Vatavyadi, car c'est la paix et la guerre qui produisent les six procédés.”
Il y a bien six procédés, compte tenu des différences de situations, dit Kautilya.
La paix consiste à se lier par traité.
La guerre, à user de violence.
Se tenir coi est rester indifférent.
Un accroissement de puissance mène à se mettre en marche.
Se mettre à couvert est se soumettre à autrui.
Recourir à la paix avec l'un et à la guerre avec l'autre est le double jeu.
Tels sont les six procédés de la politique étrangère.
Quand on est inférieur à l'ennemi, on doit faire la paix.
Quand on est puissant, il faut faire la guerre.
Si l'on estime : L’ennemi ne peut me nuire et je ne peux lui nuire, on doit se tenir coi.
Quand les conditions vous sont en tous points favorables, qu'on se mette en marche.
Privé de puissance, qu'on se mette à l'abri.
Dans une entreprise qui ne peut être menée à bien qu'avec un allié, il faut recourir au double jeu."
L'auteur se nomme Chânakya / Kautilya, l'ouvrage Arthasastra ou Traité du Politique.
Tout le reste n'est que blatèrement chèrement rétribué sur le dos de la misère des hommes.
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