Moulin à vent.
he went for the windmills, yes
something to keep you going is needed
badly
as the milkmaids now scream obscenities
in sundry dialects,
the mill is shut down,
there are mass murders at hamburger
joints,
friar Tuck is screwed,
the United States ranks 17th of the
nations in longevity of the
individual,
and nobody wipes the windshield.
the beast sleeps in Beverly Hills,
Van Gogh is an absentee billionaire,
the Man from Mars deals the ace of
spades,
Hollywood goes soap opera,
the horse rides the jock,
the whore blows congress,
the cat is down to one life,
the dead end street is a psychiatrist,
the table is set with fish-head fantasies,
the dream strikes like a blackjack in the men’s
crapper,
the homeless are rolled,
the dice are fixed,
the curtain is down,
the seats are empty,
the watchman has suicided,
the lights are out,
nobody waits for Godot
something to keep you going is needed
badly,
madly,
right now
in the burning forest
in the dying sea
in the dull sonnets
and the wasted
sunrises,
something is needed
here
besides this rotten
music,
these shorn decades,
this place like this,
this time,
yours,
mutilated, spit
away,
a mirror’s back, a
hog’s teat;
a seed upon a rock,
cold,
not even the death of
a cockroach
now.
il est venu pour les moulins à vent, oui
faudrait vraiment quelque chose pour t’aider à tenir le coup
pendant que les laitières hurlent des obscénités
dans des dialectes divers et variés,
l’usine est à l’arrêt,
il y a des tueries de masse dans les bouis-bouis,
frère Tuck s'est fait baiser,
les Etats-Unis sont au 17e rang des nations
pour ce qui est de la durée de vie des
personnes,
et personne pour nettoyer le pare-brise.
la bête sommeille à Beverly Hills,
Van Gogh est un milliardaire absent,
l’Homme de Mars brandit l’as de
pique,
Hollywood sombre dans le soap opéra,
c'est le cheval qui monte le jockey,
la pute fait une pipe au congrès,
il ne reste plus qu’une vie au chat,
le cul-de-sac en guise de psy,
la table est mise avec des fantaisies à tête de
poisson,
le rêve frappe comme une matraque dans les
chiottes pour hommes,
les sans-abri se font rouler,
les dés sont jetés,
rideau baissé,
sièges vides,
le gardien s’est suicidé,
les lumières sont éteintes,
personne n’attend Godot,
faudrait vraiment quelque chose pour t’aider à tenir le coup
c'est dingue,
maintenant
maintenant
dans la forêt en flammes
dans la mer agonisante
dans les sonnets monotones
et les soleils levants
gâchés,
faudrait quelque chose
ici
à la place de cette musique
de merde,
de ces décennies saccagées,
d'un endroit comme ça,
de ce temps,
le tien,
mutilé,
recraché,
le dos d’un miroir, une
mamelle de truie ;
une graine sur un rocher,
froid,
pas même la mort
d’un cafard
en attendant.
Charles Bukowski, Storm for the Living and the Dead, uncollected and unpublished poems. (2017).
Commentaires
Enregistrer un commentaire