Un polar. Et Plotin.

Littérature en voyage... pas forcément DE voyage...

Détour vers un vieil ami négligé ces dernières années : trop de pathos envahissant à base de péché originel et de damnation, beaucoup trop de politiquement correct irrigué de LGBTéisme souvent hors de propos, et pas mal de démagogie anti-populiste pour faire bonne mesure. James Lee Burke en quête de respectabilité littéraire auprès de l'omnipotente gauche américaine ?

Reste que ce"Robicheaux" (Ed. Rivages Noir, 2021) est un excellent polar, aux intrigues entrecroisées dans lesquelles on s'égare volontiers, quelque part, comme dans ses grands romans des années soixante-dix et quatre-vingt, entre Faulkner et sa moiteur sudiste, et Ellroy et son manque total d'illusions sur la nature humaine.

En guest-star : Alafair Burke, par ailleurs auteure, comme son beau-père, de polars roboratifs dans la vie réelle.

Détail savoureux, page 417 : "Il leur appartenait, et ils lui appartenaient, comme de mutuelles émanations plotiniennes" :  soit, presqu'un siècle après la préface de Malraux à "Sanctuaire" et la fameuse "irruption de la tragédie grecque dans le roman policier"l'irruption de Plotin dans les bayous du polar sudiste !!!

On imagine la tête du lecteur moyen de Burke ou du critique plus moyen encore à l'évocation du néo-platonicien - si tant est qu'ils...
Et on se prend à regretter - pour le fun -  l'absence de toute mention des trois hypostases, et notamment de l'Un-Bien au delà de l'Être...
AVC assuré chez les sus-nommés.



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