Palmade...
- Rien à dire sur l'affaire Palmade ?
- Ben non... ou alors trop.
- Pas très courageux comme position !
- Tu n'imagines pas à quel point ! La preuve : je me réfugie derrière un vieux sage - bizarre de le qualifier ainsi alors que j'ai déjà connu une plus longue existence que lui... -, un certain Sénèque, par ailleurs plus grand des philosophes ayant jamais vécu en Corse !
Et qui traduit ma pensée cent fois mieux que je ne le pourrais... si seulement j'en avais l'envie.
"Jamais ennemi a-t-il infligé à personne autant d'outrages que certains en reçoivent de leurs plaisirs ? Passions déréglées, déportements insensés auxquels on ne pourrait pardonner, si les coupables n'étaient en même temps des victimes. C'est à bon droit néanmoins que cette frénésie les tourmente, puisque fatalement la passion s'égare dans l'illimité, dès qu'elle franchit la mesure naturelle. Cette mesure a son terme tracé; les vaines idées que la passion enfante sont sans limites.
Le nécessaire a pour mesure l'utile. Mais la superfluité, à quelle règle la réduis-tu ? Et c'est ainsi qu'ils se plongent dans les plaisirs, s’en font une habitude et ne peuvent plus s'en passer, extrêmement misérables pour en être arrivés à un point où ce qui leur avait été superflu leur est devenu le nécessaire.
Esclaves du plaisir, ils ne jouissent pas, et de leurs maux, pour comble de malheur, ils ne laissent pas d’être amoureux. Or, c'est la consommation de l’infélicité, quand aux honteux excès on ne se livre plus seulement par plaisir, mais qu’on s’en fait une loi; ce qui était hier errements devient la conduite ordinaire."
Lettres à Lucilius, Livre IV, 39.
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