Ukraine, Afriques, de quelques sages avis et conseils à méditer.
(Voici quel) est le fondement des six mesures de politique étrangère.
La paix, la guerre, se tenir coi, se mettre en marche, se mettre à couvert, le double jeu, constituent les six mesures. Ainsi enseignent les maîtres.
”Il n'y a que deux procédures, dit Vatavyadi, car c'est la paix et la guerre qui produisent les six procédés.”
"Il y a bien six procédés, compte tenu des différences de situations", dit Kautilya.
La paix consiste à se lier par traité.
La guerre, à user de violence.
Se tenir coi est rester indifférent.
Un accroissement de puissance mène à se mettre en marche.
Se mettre à couvert est se soumettre à autrui.
Recourir à la paix avec l'un et à la guerre avec l'autre est le double jeu.
Tels sont les six procédés de la politique étrangère.
Quand on est inférieur à l'ennemi, on doit faire la paix.
Quand on est puissant, il faut faire la guerre.
Si l'on estime : L’ennemi ne peut me nuire et je ne peux lui nuire, on doit se tenir coi.
Quand les conditions vous sont en tous points favorables, qu'on se mette en marche.
Privé de puissance, qu'on se mette à l'abri.
Dans une entreprise qui ne peut être menée à bien qu'avec un allié, il faut recourir au double jeu.
Chânakya, Arthasastra, Traité du Politique.
Ces lignes sont tirées d'un "Traité de Politique" - "Arthasastra" - remontant, croit-on, au sixième siècle avant notre ère, écrit en Inde sous la plume d'un ministre, Chânakya, surnommé "Kautilya "La Ruse".
N'en n'ont été retrouvés que des fragments, en 1905.
L'absence totale en leur sein de toute considération morale, ou plus généralement "humaniste", et de tout ce qui est le gnangnan "droits de l'hommiste" de ce qui tient lieu de pensée politique contemporaine, qui proclame encore et toujours à l'usage des benêts que morale et politique sont liés, a immédiatement rapproché ce texte et son auteur du côté de Machiavel.
Lecture hâtive et paresseuse qui pourrait donner à croire que toute la pensée du Florentin se résume à ce qui n'est encore qu'une appréciation morale, alors que l'essentiel de son souci est celui de la République - certes pas celle de Mélenchon, mais c'est un autre problème...
Bref, il est permis de croire que notre tant aimé Président, dans l'immense culture qu'on lui prête, connaît l'existence ce bi-millénaire Traité, comme il est permis d'espérer que, dans l'immense sagesse qui est, paraît-il la sienne, il s'en inspire, avant de nous expédier dans on ne sait quelle aventure, en Ukraine ou sous des cieux plus méridionaux.
Car, eu égard à l'état actuel de notre puissance, ...
Un bruit de couloir évoque quelque addenda à l'Arthasastra griffonné vers la mi-août 1945 par le "bhoot" de Chânakya et qui concernerait une tierce procédure.
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