Lances.
"On tient un journal sans savoir pourquoi. (...)
Tenir un journal aide peut-être à croire à notre propre existence.
Pour Stendhal, ce fut pour « se soulager », dit-il, usant d'une comparaison gauloise. Pour Léautaud ce fut son écrit majeur qui transforma en une sarcastique comédie une plutôt misérable vie. Pour Morand son Journal Inutile est, il le sait bien, un adieu, le cadeau consolateur de l'âge, la porte ouverte à l'exhibitionnisme salace et insolent, l'heure des aveux.
Un cœur tendre se relit pour saigner encore un peu, un nostalgique tire des cendres les amours incinérées. La tentative de s’écouter est grande."
Un esprit infatué de lui-même, aisément satisfait, ou pourquoi pas, simplement paresseux, distrait qui sait, pourrait avoir quelque prétention à conférer au blog qu'il pourrait tenir les qualités littéraires d'un journal tel que le décrit Michel Déon dans la préface de son Journal 1947-1983, dont les éditions de l'Herne ont publié des extraits en 2009.
En vain.
Tout au plus pourrait-il, à son tour, se rassurer sur sa "propre existence"...
Le tenancier de ce blog plus que modeste a les ambitions que lui permet la foule de défauts dont il est affublé. Mais certainement pas celle de tenir un journal tel que le dépeint plus loin Déon. Rassurons, si besoin est, à notre tour "le possible lecteur" qui n'y "trouvera ni larmes amoureuses, ni amours larmoyantes".
"À chacun son intimité" donc.
Le lecteur fidèle, patient, et donc indulgent, sait, lui, ce qu'il peut y trouver : un peu de dérision, beaucoup de dilettantisme, quelques onces de mauvaise foi, et avec l'aide de très grands anciens, de quoi rompre quelques lances avec l'étouffante bêtise contemporaine.
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