Dernière passion.
Je n'ai jamais réussi à prendre véritablement au sérieux Yves Simon, sous ses habits d'écrivain (bâillement) ou de chanteur (rire).
L'avoir souvent croisé au Flore n'avait fait que renforcer l'image du péteux infatué de lui même, du poseur s'estimant irrésistible, du sentencieux dissertant sur Hendrix ou Dylan, sujets qu'il maitrisait mal en des lieux improbables tels les plateaux de télévision ringards qu'il fréquentait.
Bref..
Dans la petite dizaine de livres qui me tiennent compagnie far from home, figure un recueil de textes - Les séductions de l'existence - acheté pour l'un des quatre écrivains / "prosateurs" intervenant sur ce thème, prétexte d'échanges autour de Roland Jaccard sur la réalité et les illusions des dites séductions.
Portrait de Jaccard chez François Bott - avec au passage la meilleure définition de l'helvète underground lue à ce jour : "épicurien de la mélancolie" -, nouvel épisode du règlement de comptes entre Nietzsche et Socrate agrémenté d'un détour du côté de Sade et Dostoïevski avec Dominique Grisoni, journal de l'été 89 tenu par le suisse en personne avec les habituels suspects - Schopenhauer, Cioran, Nietzsche encore et toujours -, régal d'élégance, de détachement et de cynisme... - ce "mourir c'est rentrer chez soi" chargé de promesses !
Et - surprise - une nouvelle, - la dernière passion -, texte épatant du dénommé Simon !
Histoire apparemment d'essais en vue du tournage d'un film qu'on devine avorté dès le début, mettant aux prises un metteur en scène auquel on prête inévitablement les traits et l'accent du Fritz Lang du Mépris de Godard et un jeune couple d'acteurs qui va évidemment payer de son existence le prix de la rédemption finale du metteur en scène.
Cela sur le fond d'une côte d'azur estivale paradisiaque.
Le début un peu laborieux de la nouvelle ne doit pas dissuader d'en poursuivre la lecture. Au delà du naufrage du couple qui ne peut survivre à la lucidité de la jeune femme, pour la première fois sans doute confrontée à une intelligence et une culture en action, aphorismes et réflexions sur le bonheur, la mort, la vacuité des choses rendent ce court texte séduisant et lui font mériter, à mes yeux du moins, une relecture dans la foulée...
Ce n'est évidemment pas ça qui me fera revenir sur mon appréciation de l'auteur. Mais qui peut nourrir une forme d'indulgence... Aurait sans doute pu mieux faire.
Au passage, la belle dame y retrouvera des éléments de notre débat sur l'existence ou non du bonheur, et sa définition. Ce qui l'amènera sans doute à considérer d'un oeil nouveau mes thèses à ce propos, qui relèvent toutes du domaine privé et n'ont donc rien à faire ici.
Elle m'en fera peut-être part un jour ...
Au fait, l'adagio de l'"Idyll for string orchestra" de Leoš Janáček est en effet superbe.
https://youtu.be/3dItG8VMaM0
L'avoir souvent croisé au Flore n'avait fait que renforcer l'image du péteux infatué de lui même, du poseur s'estimant irrésistible, du sentencieux dissertant sur Hendrix ou Dylan, sujets qu'il maitrisait mal en des lieux improbables tels les plateaux de télévision ringards qu'il fréquentait.
Bref..
Dans la petite dizaine de livres qui me tiennent compagnie far from home, figure un recueil de textes - Les séductions de l'existence - acheté pour l'un des quatre écrivains / "prosateurs" intervenant sur ce thème, prétexte d'échanges autour de Roland Jaccard sur la réalité et les illusions des dites séductions.
Portrait de Jaccard chez François Bott - avec au passage la meilleure définition de l'helvète underground lue à ce jour : "épicurien de la mélancolie" -, nouvel épisode du règlement de comptes entre Nietzsche et Socrate agrémenté d'un détour du côté de Sade et Dostoïevski avec Dominique Grisoni, journal de l'été 89 tenu par le suisse en personne avec les habituels suspects - Schopenhauer, Cioran, Nietzsche encore et toujours -, régal d'élégance, de détachement et de cynisme... - ce "mourir c'est rentrer chez soi" chargé de promesses !
Et - surprise - une nouvelle, - la dernière passion -, texte épatant du dénommé Simon !
Histoire apparemment d'essais en vue du tournage d'un film qu'on devine avorté dès le début, mettant aux prises un metteur en scène auquel on prête inévitablement les traits et l'accent du Fritz Lang du Mépris de Godard et un jeune couple d'acteurs qui va évidemment payer de son existence le prix de la rédemption finale du metteur en scène.
Cela sur le fond d'une côte d'azur estivale paradisiaque.
Le début un peu laborieux de la nouvelle ne doit pas dissuader d'en poursuivre la lecture. Au delà du naufrage du couple qui ne peut survivre à la lucidité de la jeune femme, pour la première fois sans doute confrontée à une intelligence et une culture en action, aphorismes et réflexions sur le bonheur, la mort, la vacuité des choses rendent ce court texte séduisant et lui font mériter, à mes yeux du moins, une relecture dans la foulée...
Ce n'est évidemment pas ça qui me fera revenir sur mon appréciation de l'auteur. Mais qui peut nourrir une forme d'indulgence... Aurait sans doute pu mieux faire.
Au passage, la belle dame y retrouvera des éléments de notre débat sur l'existence ou non du bonheur, et sa définition. Ce qui l'amènera sans doute à considérer d'un oeil nouveau mes thèses à ce propos, qui relèvent toutes du domaine privé et n'ont donc rien à faire ici.
Elle m'en fera peut-être part un jour ...
Au fait, l'adagio de l'"Idyll for string orchestra" de Leoš Janáček est en effet superbe.
https://youtu.be/3dItG8VMaM0
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