Flaubert, salopard de drouatt’.


« Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j’en vois. Et toujours avec un nouveau plaisir. L’admirable, c’est qu’ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule, en leur donnant quelques sols. Et j’ai entendu de jolis mots à la Prudhomme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre.
C’est la haine qu’on porte au Bédouin, à l’Hérétique, au Philosophe, au Solitaire, au Poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. »
Lettre à George Sand, Croisset, le 12 juin 1867.

Rappel : la doxa critique veut que Gustave Flaubert soit de droite, anti-moderne, réactionnaire, misogyne, etc.
Bref, peu recommandable.
Aux yeux du Parti du Bien.



Commentaires

  1. Cohérence de la critique et critique de l'incohérence !
    Le même n'a t'il pas écrit :
    « Quant à la Commune, qui est en train de râler, c'est la dernière manifestation du Moyen-âge. La dernière ? Espérons-le ! »
    « Je n'ai aucune haine contre les communeux, pour la raison que je ne hais pas les chiens enragés. »

    Blaireau 58

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Incohérence ? Serait-il interdit de faire preuve de non-racisme et d'anti "progressisme" - au sens que lui donnent les bonnes âmes de gôche - à la fois ? Il semble que oui.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire