Porte du Diable.

« Si la foi des hommes sur la terre était en proportion de la récompense qui leur est promise dans le ciel, aucune de vous, très-chères sœurs, depuis le moment où elle aurait connu le Dieu vivant, et compris sa condition, c'est-à-dire la condition de la femme, aucune ne chercherait à se parer, je ne dis pas de vêtements de luxe, mais seulements d'habits de fête.

Ne devrait-elle pas même affecter plutôt une sorte de négligence, comme pour montrer, en sa personne, Eve pleurant de repentir ; et pour expier par l'humilité de sa tenue extérieure, ce qu'elle a hérité d'Eve à un si haut degré, c'est-à-dire la honte du premier péché, et tout l'odieux de la perte du genre humain. Femme, tu enfanteras dans les douleurs et les angoisses, tu seras sans cesse attirée vers ton mari, et il te dominera. 

Et tu ne veux pas reconnaître Eve en toi ?

La sentence de Dieu sur ce sexe vit encore de nos jours. Eh bien, oui, qu'elle vive ; il faut que ce crime demeure comme un opprobre éternel. 

Ô femme ! tu es la porte par où le démon est entré dans le monde ; tu as découvert l'arbre la première ; tu as enfreint la loi divine; c'est toi qui as séduit celui que le démon n'eut pas le courage d'attaquer en face ; tu as brisé sans efforts l'homme, cette image de Dieu; c'est enfin pour effacer la peine que tu as encourue, c'est-à-dire la mort, que le fils de Dieu lui-même dut mourir ; et tu songes encore à charger d'ornements tes tuniques de peau ! »

Tertullien, De Cultu feminarum /  Traité de l’ornement des femmes (Livre premier, I.)


Il est légitimement permis de penser qu’Helmut Newton était peu familier de la pensée de Tertullien, lequel, en son lointain deuxième siècle de notre ère, semble avoir fort peu fréquenté la dite porte du diable.

Eut-il seulement soupçonné la future présence de Raquel Welch sur terre...














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