Tokyo Rose & Gilda.

"Cela se passait en 1945. (...) ... tandis que sur le front d'Asie Tokyo Rose répétait d'une voix encore plus douce au G.I. en pleine jungle : "Hello boys... I hope you're having fun, because your wives at home are certainly having fun too with all those lucky guys...", la plus éclatante image de Rita Hayworth se balançait un instant au-dessus du Japon et la victoire remportée au prix de l'unique conflagration."

Dominique de Roux, La mort de L.-F. Céline, Christian Bourgois 1966. (pp. 153-154).

Tokyo Rose n'était pas une femme. Mais un groupe de japonaises anglophones chargées de la propagande fasciste de l'Empire, essentiellement sur les canaux radios, dont la mission était de porter atteinte au moral des soldats américains et alliés, avec principalement comme thème celui de la vie sexuelle de leurs épouses ou compagnes demeurées au pays.

Ce collectif trouva son individualisation en la personne d'une jeune américaine, Iva Ikuko Toguri, jugée aux USA après la guerre, condamnée à de la prison, et libérée au bout de six ans de détention.
Beaucoup plus tard, en 1977, entre deux chewing-gums, le Président Gérald Ford crut bon de lui accorder le pardon du peuple américain...

Rita Hayworth, elle, n'a rien à voir à l'affaire: Dominique de Roux, en général excellent, se mélange ici un peu les pinceaux. 

Elle ne fut associée à une explosion de bombe atomique américaine qu'en 1946, lors d'essais nucléaires dans le Pacifique: l'image de Gilda figurait sur une des bombes larguées sur l'atoll de Bikini, postérieure donc aux deux premières.

Si la petite histoire dit que Rita n'apprécia pas vraiment la plaisanterie, la grande a retenu les dates des six et neuf août 1945 et la destruction d'Hiroshima et de Nagasaki, signant la défaite finale de l'Axe et la fin des combats.

Ce qui, par ailleurs, a contribué à nourrir l'inépuisable et fervent anti-américanisme de tant de belles âmes progressistes, qui se retrouvent ainsi à pleurer la débâcle du fascisme japonais.

Et à bien y réfléchir, rien de paradoxal, tant est fédératrice la haine des USA, de Zemmour à Mélenchon, pour ne parler que de ce petit village...




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