Beatles / Love. Et Blaise Pascal.
Je n’ai pas souvenir d’avoir jamais vu plus beau spectacle « live » que ce « Love » du Cirque du Soleil, à partir de et sur l’inépuisable répertoire des Beatles.
À l’origine, simple suggestion de George Harrison, il est donné tous les jours depuis seize ans ( ! ) au Mirage à Las Vegas.
Ce n’est pas seulement affaire de perfection technique, de savoir-faire, de talent, de grâce même pour certains tableaux : tout relève à la fois de l’intelligence de l’œuvre, de la performance sportive, de la beauté visuelle, d’un rythme sans faiblesse.
La musique - l’acoustique est parfaite - y aide, évidemment. L’essentiel est ailleurs : y voir, au risque méprisé du ridicule, une affaire d’amour.
La valeur d’une goutte d’eau dans un océan de médiocrité sonore et visuelle.
Love.
C’est là tout le paradoxe. On pourrait considérer La Vegas, toc absolu, clinquante, creuse, temple ultime - pour l’heure… - de la vulgarité liée au culte unique du dollar et de ses saints : le jeu, le cul - minable, toute sexualité semble terra incognita ici -, la goinfrerie érigée en mode de vie - remplir le vide est une occupation à plein temps - comme vague illustration du divertissement pascalien : tout faire, et de préférence n’importe quoi, pour oublier le tragique de la vie.
Ce serait lui faire trop d’honneur.
Mais quitte à vouloir impliquer le pauvre Blaise dans l’affaire, y voir plutôt une énième station du néant dont nous venons sur la route de l’infini. Encore trop sans doute.
Demain retour à L.A., la cité des Anges. Des vrais, même si tout aussi faux que les autres. Ceux qui ( m’ ) ont fait rêver.
Et c’est déjà pas mal.
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