Quand t'es dans le désert...

Hérodote, qui ne faisait pas des histoires pour rien, nous apprend, en son Livre V et au chapitre 188, que dans l'ancienne Lybie "Les sacrifices des nomades se font de cette manière : ils commencent par couper l'oreille de la victime (cela leur tient lieu de prémices), et la jettent sur le faîte de leurs maisons; cela fait, ils lui tordent le cou : ils n'en immolent qu'au Soleil et à la Lune. Tous les Libyens font des sacrifices à ces deux divinités." 

Avec soulagement, on met au jour enfin LE motif, sinon réel, du moins plausible, qui amena MM. Sarkozy et Cameron à quasiment raser ce pays quelque deux mille cinq cent ans plus tard : cette cruauté des indigènes, antique certes, mais ne doutons pas qu'en subsistent des traces chez leurs lointains descendants du siècle vingt-et-un, nous est proprement insupportable.

D'autant plus qu'au chapitre précédent, le même Hérodote nous avait fait part d'un autre trait incontestablement barbare chez ces sauvages.

Ainsi, "quand les enfants des Libyens nomades ont atteint l'âge de quatre ans, ils leur brûlent les veines du haut de la tête, et quelques-uns celles des tempes, avec de la laine qui n'a point été dégraissée. Je ne puis assurer que tous ces peuples nomades suivent cet usage, mais il est pratiqué par plusieurs. Ils prétendent que cette opération les empêche d'être, par la suite, incommodés de la pituite qui coule du cerveau, et qu'elle leur procure une santé parfaite. En effet, entre tous les peuples que nous connaissons, il n'y en a point qui soient plus sains que les Libyens; mais je n'oserais assurer qu'ils en soient redevables à cette opération. Si leurs enfants ont des spasmes pendant qu'on les brûle, ils les arrosent avec de l'urine de bouc".

Et Hérodote de conclure, avec toute la distance de l'historien, que "c'est un remède spécifique".

Édifiant.

Reste que nous ignorons encore le sens qui préside à ce jet d'oreilles coupées "sur le faîte de leurs maisons".

Peut-être pour mieux saisir l'harmonie des sphères célestes ?

Décidément, la mort ne ressent aucune pitié...



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