L' Abbé Rézina.

Un peu plus d'une année que Sollers a entamé son séjour dans le fameux "purgatoire des écrivains" - m'est avis que son bail sera de très longue durée. Non pas à cause de ses pitreries politiques - sa confortable position de marxiste affiché, maoïste pour mieux se positionner anti PCF lui assura une confortable rente au cœur du Parti du Bien canal intellectuel.

Ce sont plutôt les oukases et mises à l'index du dit Parti canal woke, plus contemporain, qui devraient le condamner. Car il n'était dupe de rien, le joyeux : libertin, les femmes le passionnaient, le féminisme l'assommait tout en le faisant rigoler;  tenant de la Contre-Réforme baroque - comme l'était sa relation au Dieu des Catholiques et sa constante ironie à l'égard de l'Église du même nom, tiers-mondain assumé couplé à un tiers-mondisme de façade dont il n'avait cure, bref son affaire est mal engagée, le fascisme woke étant, comme tous les fascismes, particulièrement tenace dans ses haines : chez lui, "No pasaràn" n'est pas qu'un slogan - une raison de vivre : avoir la peau de l'autre, substitut idéal à la jouissance qu'il ignore. Bref.

Restent les livres, et il n'est jamais désagréable de passer une petite heure en leur compagnie. Le bonheur de tomber sur des perles.

Ainsi, dans son "Éloge de l'infini", ceci, sous le titre "le Président et la Bible" : "Et on ne rêve pas non plus en apprenant que l'abbé Pierre, ce saint homme canonisé à l'avance, est lui aussi saisi par un retour de Bible, au point de discuter sérieusement avec son ami négationniste islamisé Garaudy, des crimes relatés dans le Livre de Josué."


On s'abstiendra ici de gloser sur les errements du-dit abbé : ne l'ayant jamais pris au sérieux ni cru un instant au produit en toc - grand cœur / belle âme - que la société du spectacle fourguait aux adorateurs niais de la sempiternelle " personnalité préférée des français", il serait mal séant de le condamner et de se joindre à la meute. Un haussement d'épaules suffira.

Accompagné d'un rire roboratif à la pensée qu'il ne devait pas y avoir que le "retour de la Bible" qui saisissait ce pitoyable pantin lors de ses discussions avec l'autre pitre excommunié par le Parti : on imagine les sujets débattus par de tels névrosés !

Au suivant...






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