Réel.
"Les illusions, – me disait mon ami, – sont aussi innombrables peut-être que les rapports des hommes entre eux, ou des hommes avec les choses. Et quand l’illusion disparaît, c’est-à-dire quand nous voyons l’être ou le fait tel qu’il existe en dehors de nous, nous éprouvons un bizarre sentiment, compliqué moitié de regret pour le fantôme disparu, moitié de surprise agréable devant la nouveauté, devant le fait réel".
Baudelaire en ses Petits poèmes en prose, n'était donc pas, lui, dépouillé de toutes ses illusions sur la nature humaine : c'est que Nietzsche et Freud n'avaient pas encore arpenté nos territoires...
Depuis lors, tant de chimères ont bercé et berné un si grand nombre d'hommes et de peuples - et continuent de le faire - que son propos, toujours pertinent, semble nécessiter une dose actualisée de lucidité.
Dans la perception de ce sentiment éprouvé à la prise de conscience (éventuelle) du réel, une forme de regret mâtiné de repentir (?) y garde certes sa place.
Mais la surprise évoquée - agréable ? - est de peu de poids face à la peur de la nouveauté, à l'angoisse face à un présent illisible et un futur indéchiffrable. Le sens d'une histoire en marche vers le progrès et le bonheur de l'homme "Maître de la Nature" ne dupe plus guère, en Occident du moins...
De là le recours, et pas seulement en Occident, aux superstitions millénaires et le crédit aveugle accordé aux prophètes déments par des êtres - on n'ose dire esprits... - vierges de toute culture et de tout respect de la vie : eux sont désormais notre réel, nié par des âmes, nous, d'autant meilleures, croient-elles, qu'elles se sont désarmées.
La négation du seul réel qui existe et la fuite vers des représentations en des mondes imaginaires demeure ainsi le principal creuset de la folie humaine et des malheurs des temps.
Notre inépuisable capacité de regret n'y fera hélas jamais rien. Les clairvoyants tomberont aussi.
Muss es sein ? Es muss sein ! : cela semble être vraiment tombé dans l'oreille d'un sourd doublé du pire aveugle qui soit : celui qui ne veut pas voir.
https://youtu.be/Jqmndwj6Kkg
Baudelaire en ses Petits poèmes en prose, n'était donc pas, lui, dépouillé de toutes ses illusions sur la nature humaine : c'est que Nietzsche et Freud n'avaient pas encore arpenté nos territoires...
Depuis lors, tant de chimères ont bercé et berné un si grand nombre d'hommes et de peuples - et continuent de le faire - que son propos, toujours pertinent, semble nécessiter une dose actualisée de lucidité.
Dans la perception de ce sentiment éprouvé à la prise de conscience (éventuelle) du réel, une forme de regret mâtiné de repentir (?) y garde certes sa place.
Mais la surprise évoquée - agréable ? - est de peu de poids face à la peur de la nouveauté, à l'angoisse face à un présent illisible et un futur indéchiffrable. Le sens d'une histoire en marche vers le progrès et le bonheur de l'homme "Maître de la Nature" ne dupe plus guère, en Occident du moins...
De là le recours, et pas seulement en Occident, aux superstitions millénaires et le crédit aveugle accordé aux prophètes déments par des êtres - on n'ose dire esprits... - vierges de toute culture et de tout respect de la vie : eux sont désormais notre réel, nié par des âmes, nous, d'autant meilleures, croient-elles, qu'elles se sont désarmées.
La négation du seul réel qui existe et la fuite vers des représentations en des mondes imaginaires demeure ainsi le principal creuset de la folie humaine et des malheurs des temps.
Notre inépuisable capacité de regret n'y fera hélas jamais rien. Les clairvoyants tomberont aussi.
Muss es sein ? Es muss sein ! : cela semble être vraiment tombé dans l'oreille d'un sourd doublé du pire aveugle qui soit : celui qui ne veut pas voir.
https://youtu.be/Jqmndwj6Kkg
Commentaires
Enregistrer un commentaire