Tales of Brave Ulysses.

Ronda et leurs vieilles fenêtres des posadas 2 yeux brillants cachés dans un treillis pour que son amant embrasse les barreaux et les cabarets entrouverts la nuit et les castagnettes et le soir où on a raté le bateau à Algésiras le veilleur qui faisait sa ronde serein avec sa lampe et O ce torrent effrayant tout au fond O et la mer la mer cramoisie quelquefois comme du feu et les couchers de soleil en gloire et les figuiers dans les jardins d’Alameda oui et toutes les drôles de petites ruelles les maisons roses bleues jaunes et les roseraies les jasmins les géraniums les cactus et Gibraltar quand j’étais jeune une fleur de la montagne oui quand j’ai mis la rose dans mes cheveux comme le faisaient les Andalouses ou devrais-je en mettre une rouge oui et comment il m’a embrassée sous le mur des Maures et j’ai pensé bon autant lui qu’un autre et puis j’ai demandé avec mes yeux qu’il me demande encore oui et puis il m’a demandé si je voulais oui de dire oui ma fleur de la montagne et d’abord je l’ai entouré de mes bras oui et je l’aï attiré tout contre moi comme ça il pouvait sentir tout mes seins mon odeur oui et son cœur battait comme un fou et oui j’ai dit oui je veux Oui.

La fin du monologue de Molly, qui est aussi la toute fin d'Ulysse. Joyce n'y a mis aucune ponctuation. 
Mais il a bien fallu commencer quelque part. Ronda donc.

Parce que j'y fus, à Gibraltar aussi. Et à Algésiras, je crois...
Et sous le mur des Maures, celui-là précisément ou un autre, oui...
Je l'y ai embrassée aussi. Je veux croire que je n'étais pas interchangeable pour elle. Mais quand bien même...
...and yes I said yes I will Yes.



Ⓒ luc-antoine Marsily

Commentaires