Paroles: Gustave Flaubert / Musique: Stevie Wonder.


"Ils se racontèrent leurs anciens jours, les dîners du temps de l'Art industriel, les manies d'Arnoux, sa façon de tirer les pointes de son faux col, d'écraser du cosmétique sur ses moustaches, d'autres choses plus intimes et plus profondes. Quel ravissement il avait eu la première fois en l'entendant chanter ! Comme elle était belle, le jour de sa fête, à Saint-Cloud ! Il lui rappela le petit jardin d'Auteuil, des soirs au théâtre, une rencontre sur le boulevard, d'anciens domestiques, sa négresse.
Elle s'étonnait de sa mémoire. Cependant, elle lui dit :
- Quelquefois, vos paroles me reviennent comme un écho lointain, comme le son d'une cloche apporté par le vent ; et il me semble que vous êtes là, quand je lis des passages d'amour, dans les livres.
- Tout ce qu'on y blâme d'exagéré, vous me l'avez fait ressentir, dit Frédéric. Je comprends les Werther que ne dégoûtent pas les tartines de Charlotte.
- Pauvre cher ami !
Elle soupira ; et après un long silence :
- N'importe, nous nous serons 
bien aimés.
- Sans nous appartenir, pourtant !
- Cela vaut peut-être mieux, reprit-elle.
- Non ! non ! Quel bonheur nous aurions eu !
- Oh ! je le crois, avec un amour comme le vôtre !

(...) Et ce fut tout."

La dernière rencontre entre Frédéric et Madame Arnoux, bien sûr...

Soundtrack parfait : le "Cause we've ended as Lovers" de Stevie Wonder dans sa version la plus accomplie : celle de Jeff Beck (Blow by blow).
Nul besoin de lyrics avec un texte pareil..

https://youtu.be/89OTZV-NHkU

Une illustration alors ? Peter Beard !




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