Le sonnet XVIII, that's all.

Cela devait bien faire une quarantaine d'années que je n'avais lu cette merveille - le sonnet XVIII de Shakespeare...
Retrouvé hier soir par la grâce d'une version donnée par David Gilmour en 2002.
Laissons les exégètes exégéter sur le destinataire de ces mots - homme, femme ?
Comme si cela avait une importance.
Shall I compare thee to a summer's day?
Thou art more lovely and more temperate:
Rough winds do shake the darling buds of May,
And summer's lease hath all too short a date:
Sometime too hot the eye of heaven shines,
And often is his gold complexion dimmed,
And every fair from fair sometime declines,
By chance, or nature's changing course untrimmed:
But thy eternal summer shall not fade,
Nor lose possession of that fair thou ow'st,
Nor shall death brag thou wander'st in his shade,
When in eternal lines to time thou grow'st,
So long as men can breathe, or eyes can see,
So long lives this, and this gives life to thee.
Il faudrait être inconscient d'en oser une traduction alors que celle de Pierre-Jean Jouve est là...

Irai-je te comparer au jour d'été?
Tu es plus tendre et bien plus tempéré : des
vents violents secouent les chers boutons de
mai et le bail de l'été est trop proche du terme;
Parfois trop chaud est brillant l'oeil
du ciel, souvent ternie sa complexion dorée,
toute beauté parfois diminue de beauté, par
hasard, ou abîmée au cours changeant de la
nature;
Mais ne se flétrira ton éternel été, ni
perdra possession de ce beau que tu as, et ne
se vantera la mort que tu erres parmi son
ombre, quand en rimes éternelles à travers
temps tu grandiras;
Tant que les hommes respireront et
tant que les yeux verront, aussi longtemps
ceci vivra, ceci donnera vie à toi.

Gilmour donc, 
Et pour faire bonne mesure, Bryan Ferry.

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