Peter Fonda est mort, vive Dennis Hopper !

Donc Peter Fonda est mort. One mort, one less.
Les habituelles bêtises surgissent sous la plume des habituels besogneux : "Icône d'une génération qu'il laisse orpheline (!), immortel héros d'Easy Rider" et autres bondieuseries...
Fils de et né avec une cuillère d'argent massif dans la bouche, acteur mou et non pas nonchalant, bonne conscience écolo dès les sixties prêchant la bonne parole depuis son ranch paradisiaque du Montana, évidemment démocrate tendance ultra-gauche hollywoodienne - il alla même jusqu'à traiter Saint Obama de "traître" ! - il fut surtout le plus grand admirateur de Jane qui fut sa plus grande admiratrice.
Il est donc permis de lui préférer Dennis Hopper.

Hopper que, bien évidemment, il arnaqua au sujet de la répartition des droits d'auteur du scénario d'Easy Rider. Affaire ultra compliquée qu'on pourrait résumer ainsi :
1) Hopper et Fonda tournent un certain nombre de scènes à la Nouvelle-Orléans pendant les fêtes du Mardi-Gras.
2) Terry Southern - oui, celui qui avait scénarisé des petits trucs comme le Docteur Folamour ou le Kid de Cincinnati - écrit, seul, un script que les trois transforment en scénario pour pouvoir obtenir l'argent destiné à produire un film.
3) Le fric obtenu, Fonda et Hopper conviennent de se partager à deux plus de 80% des éventuels profits, le reste allant à des producteurs associés.
4) L'avalanche de dollars qui va s'abattre su le film voit bien Fonda empocher sa mise face à un Hopper qui se fait enfler et voit sa part sensiblement diminuer. 
Rien que du très classique à Hollywood.
Suivent procès et attaques médiatiques révélant la réalité humaine bien cachée derrière la bimbeloterie du nouveau rêve américain hippie chic qui fait saliver les journaleux qui pleurnichent aujourd'hui face à cette perte irréparable - au moins...

Bien plus tard, évidemment, Fonda se rendit - en jet privé, pas très écolo-responsable comme geste, preuve que rien ne pouvait résister à sa douleur - au Texas  lors des funérailles d'Hopper en 2010 et se fendit de son hommage: "We rode the highways of America and changed the way movies were made in Hollywood. I was blessed by his passion and friendship" (!) 
Et se dire béni d'avoir partagé sa passion et son amitié...
Après avoir assuré au moment des procès : "He was a hard guy to be friends with.”
Le cynisme hollywoodien, toujours.

Cela suffirait à préférer Hopper à Fonda.
En outre, un type qui fut - entre mille autres choses - le photographe d'Apocalypse now et le mari de Michelle Phillips ne peut mériter qu'une admiration non-objective et sans conditions.
Même si le mariage en question ne dura que huit jours, la belle prenant la fuite face aux "sexual unnatural demands" du jeune marié...
Un mariage qui avait bien débuté pourtant : le lendemain de la cérémonie, Hopper était si chargé qu'il n'avait pas reconnu sa jeune épouse !

Restera au moins de tout ce barnum une bande-son incroyable. Et au delà de Steppenwolf, il y avait ça :
https://youtu.be/vZuFq4CfRR8



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