Blues for Pablo.

Gertrude Stein a longtemps confessé combien elle fut satisfaite du portrait d'elle-même que réalisa Picasso en 1906 : "Je fus et suis toujours contente de ce portrait qui pour moi, est vraiment moi, et qui est d'ailleurs le seul portrait de moi qui demeure moi".

Avis non partagé par certains de ses amis "progressistes" qui reprochèrent au catalan d'avoir réalisé une œuvre "pas très ressemblante".

"Ne vous inquiétez pas", laissa-t-il tomber, "avec le temps c'est Gertrude qui lui ressemblera".

Simple association d'idée en l'occurence que ce "Blues pour Pablo" qui n'a rien à voir avec Picasso.

Figurant sur l'album "Miles ahead" de 1957,  il fut écrit par Gil Evans en hommage à un combattant espagnol tombé durant la Guerre civile, et non en référence au peintre.

Fortement inspiré de Manuel de Falla et d'un air de folklore mexicain, il demeure un des deux ou trois morceaux les plus convaincants de cet album très moyen de Miles Davis - le "très moyen" chez Miles se situant des coudées au-dessus de la production courante, jazzistique ou pas.

D'ailleurs "Miles ahead" n'est pas un album de jazz...