Rock & Folk 1971.
La saison est propice aux nonchalantes promenades rêveuses, mélancoliques parfois, dans la montagne de papier(s) accumulée. Ainsi dans mon intégrale de Rock & Folk - cinquante-cinq années (!), même si l'on peut et doit tenir les vingt-cinq dernières d'entre elles sans grand intérêt, fidélité dérisoire à une adolescence dont il ne reste que des cendres.
Peu importe : madeleines de Proust en abondance à chaque numéro des grands millésimes - l'odeur du papier déjà...
Ainsi du numéro de janvier 1971 - Léo en couverture...
On se contentera ici d'une simple énumération - partielle... - de disques ayant fait l'objet de chronique, qui suffira au lecteur qui a quelque connaissances en la matière. Ainsi :
Monterey Pop Festival : Otis Redding & Jimi Hendrix;
All things must pass : George Harrison;
Best of Buffalo Springfield;
First album : Stephen Stills;
First album : Derek & the Dominos;
Untitled : Byrds;
At the Fillmore : Miles Davis;
Trois des quatre albums "Prestige" : Miles, encore;
American Beauty : Grateful Dead;
Best of Sly & the Family Stone;
Live : Jimi Hendrix:
Loaded : Velvet Underground;
Plus le tout venant : Creedence, Ike & Tina Turner, and so on...
La critique de plusieurs de ces galettes sous la plume de Philippe Paringaux ne fait qu'ajouter au plaisir de lecture : tout cela a étonnement peu vieilli, et si certains points de vue paraissent évidemment datés, l'ensemble demeure plus que pertinent.
On peut souhaiter aux jeunes kiiiiddds, comme dirait l'autre, pareilles quantité et qualité, non pas sur un mois ni même une année - faut pas rêver -, disons sur les dix années à venir.
Voeu pieux. Même si bien sûr, on se fout de ce qu'ils mettront dans leurs oreilles et donc dans leurs cerveaux !
"Ta gueule vieux con", me répondit l'écho.
Dont je ne suis pas sûr qu'il ait tout à fait tort...
Je conserve religieusement un Best de 90, numéro qui a modifié à jamais ma perception de la musique (et pas que). Il est étonnant de constater après plusieurs décennies comme ces petites choses ont eu un certain poids dans nos vies.
RépondreSupprimerA l'époque, nous on trouvait Rock & Folk un peu vieillot et trop folkeux. Comme quoi vous avez raison (vous ou l'écho). Nous sommes tous les vieux cons des générations suivantes. Sans doute parce que nous sacralisons cette période de nos 15-20 ans, qui fut pour beaucoup celle qui édifia un univers-refuge. Petit nid fait des brindilles de quelques disques, de quelques livres... et qui résiste encore à toutes les intempéries. (Je vous aurai piqué pas mal de brindilles invincibles, j'avoue : il fallait être fou ou sourd pour ne pas le faire.)
Plus tard ce fut les Inrockuptibles (le souvenir persistant d'une grande interview de L. Cohen à l'époque où cette revue était encore bimestrielle et de haute qualité).
La génération d'après c'était Magic : pas vraiment lu.
Aujourd'hui, c'est le net et les blogs, et avec le MP3 le rapport à la musique a tellement changé... Les gamins se font des playlists. Ce plaisir si étrange et si puissant d'acquérir un nouveau disque, de le placer sur ce drôle de petit autel tournant et de ne consacrer des heures qu'à ça... C'est une bonne chose que tout soit si accessible, d'un côté, oui... mais la magie, le rituel... Paroles de vieux con... ça me va.
Le commentaire suit…
SupprimerIl m’est arrivé de lire Best, bien moins écrit et bien moins ouvert sur d’autres univers comme le cinéma et la littérature US. Manquaient les plumes de Paringaux et de Garnier, les photos de Leloir…
RépondreSupprimerLes Inrocks me semblaient plus intéressants au début. Pédants et suffisants, ils sont devenus le cache sexe pourvoyeur de respectabilité culturelle du fric du néo-capitalisme français et de sa vulgarité. Et des flics et matons du politiquement correct, dans une course à l’infect qui les oppose à ses rivaux du Monde et de Libé.
Tout cela n’a aucune importance : morts le Rock et ce ce qu’il charriait comme culture, le cinéma comme art et bientôt comme industrie - la télévision ne sera jamais le cinéma …
La vacuité des temps envahit tout, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes…
Et c’est justement parce que cela n’a plus aucune importance que j’en parle parfois…
Oui, c'est vrai, peut-être pas très bien écrit, Best, mais je ne m'intéressais pas encore à la littérature et ne prêtais donc pas beaucoup attention aux mots quand j'ai commencé à écouter du rock. Entièrement d'accord avec vous pour les Inrocks (c'est d'ailleurs pour ça que j'avais écrit "Inrockuptibles", histoire de différencier les deux époques de cette revue), ça fait bien vingt ans que je ne lis plus ce torchon, sauf à l'occasion pour une interview (c'est toujours moins malhonnête et plus intéressant qu'un article orienté) ; ou un spécial, numéro-somme comme celui qui célébrait la mort de Cohen justement (où j'aurai retrouvé ce fameux entretien dont je parlais !).
RépondreSupprimerQuant à la vacuité... Entre la raréfaction du talent (et de l'authentique culot) et la cancel culture, j'ai peur que le grand écran ne finisse par ressembler à un vieux rideau mité.
Ok avec vous ! Mais cela a de moins en moins d’importance, pour moi du moins… Se contenter de ne pas gaspiller son seul capital réel : le temps… Pour le reste : Fuck them !😉
SupprimerComme je le disais encore à une amie il y a deux jours : on connaît les hommes avec La Rochefoucauld , on apprend à les supporter avec Lao-tseu. Ces questions réglées — et avec quel laconisme —, il ne nous reste plus qu'à tout miser sur l'otium, et le tour est joué ^^
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