Flaubert et Rolling Stones : No pasarán !

Faudrait pas non plus que canicules, incendies, vacances soient prétextes à une baisse de la vigilance des nos si chers "sensitivity readers" qui doivent veiller, sinon à la diffusion de la culture, du moins au développement intellectuel de notre si belle jeunesse, que par ailleurs le monde entier nous envie.
Et donc à tout ce qui peut nuire à une perception la plus politiquement correcte du monde possible qui fera que le "vivre-ensemble", ambition suprême du genre humain - mais y-a-t-il encore un genre humain ? - depuis l'aube des temps pourra enfin devenir réalité !

Ainsi, dans un esprit parfait de collaboration digne de l'exemple donné en son temps par l'État français quand il prenait ses eaux du côté de Vichy, le rédacteur se permet de porter à l'attention de nos "sensitivity readers" distrait ce qui suit : 
La scène prend place, dit-on, en un lieu bien précis : "C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar", où se déroule une orgie mettant en scène les mercenaires du-dit Hamilcar. Et donc :
"Des Nègres n'ayant jamais vu de langoustes se déchiraient le visage à leurs piquants rouges (...) alors que plus loin un Nègre tapait avec un os de bœuf sur un bouclier d'airain et qu'un autre Nègre se roulait en battant le sol avec ses membres, la prunelle fixe, le cou tordu, l'écume aux lèvres". 
Cérémonie vaudou prémonitoire au troisième siècle avant notre ère ?
Peut-être...

On croit savoir que l'auteur de ce texte abject, un certain Flaubert Gustave, est décédé. Plus rien ne pouvant donc être légalement tenté contre lui, il devient impératif, sinon de censurer l'ensemble de son ouvrage - "Salammbô," précisons-le à l'attention du "sensitivity reader" ici égaré qui voudrait s'emparer du dossier -, du moins de réécrire en une langue assainie maints passages de ce roman abject.
Abjection dont seul le rapprochement avec le verso d'une pochette de disque - "Exile on main street" - d'un groupe de jeunes voyous anglais nommés "Rolling Stones" peut donner idée...




Notre belle jeunesse de France ne pourra qu'en être reconnaissante à nos épurateurs du langage et de l'image, hélas trop peu actifs !


Commentaires

  1. Sale lambeau ! Le nouveau titre de cet ouvrage de cet immonde Gustave Faufrert. Merci d'avoir porté à l'attention du comité d'épuration d'éthique woke cet ouvrage qui sera kärchérisé comme il se doit, ou jeté au bûcher.
    La France, que dis-je, le monde, Chine incluse, ont besoin de consciences illuminées (les consciences éclairées sont le diable !) comme la vôtre.

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    1. Merci, mille mercis... j'en suis et demeure confus... mais pour un anonyme qui peut aisément se balader du côté du énième degré, combien de tâcherons à la lecture littérale...Que d'abnégation requise dans la résistance au totalitarisme woke ! Même si les risques encourus sont infiniment moindres, le combat est noble, non ? "Rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer" disait l'autre...

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  2. Cher.e. sycophante (revenons à la Grèce antique, à Athènes, que diable ! Donnons à ce mot la noblesse qu'il mérite, nom d'une combinaison en latex et d'un collier de chien ! À bas l'esclavage !), nous avons le plaisir de vous annoncer que grâce à votre publication de notre commentaire précédent nous vous offrons la joie ineffable d'assister au tournage du programme de propagande éducative Drag race France, diffusé sur France 2.
    Par ailleurs, votre carte de crédit carbone, dès qu'elle sera entrée en vigueur, sera automatiquement créditée de 20 points supplémentaires.
    Voilà nous espérons qu'iel est content.e., et excusez moi.e. de avoir "genré" précédemment.

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    1. La Bocca di Leone à Venise avait eu, entre autres élégances, celle d'entraîner le si cher Casanova dans les malheurs que l'on sait. Les misérables dénonciations sur les réseaux n'ont en général pour cible et butin, que de misérables traîne-savates de la pensée (?) et culture (??) contemporaines...
      Fait à nouveau chaud, vous ne trouvez-pas ?

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  3. Cher Luc-Antoine Marsily

    Vous me pardonnerez d’avoir abusé de l’anonymat mais vos billets d’humeur sur les dérangés, pardon les dégenrés, du moment, m’amusent au plus haut degré et j’ai voulu, moi aussi, m’essayer au genre.
    Je crains que Dany-Robert Dufour ne soit pas plus à votre goût qu’il ne l’est au mien mais son opuscule sur «Le phénomène trans » vaut la lecture.
    Pour quelqu’un comme moi qui écrivait en quatrième de couverture du Journal d’un Libertin-Idyllique, en 2011 :
    « L’amour est à réinventer, on le sait. Et le monde avec.
    Ce Journal d'un Libertin-Idyllique — où il n'est question que de ce qui touche à la grâce, expérimentée en comme-un dans l’extase harmonique, et à la jouissance du Temps qui suit et accompagne cette forme sentimentale et accomplie de l'amour charnel, et qui dévoile les chants d'un nouvel amour, refondé par l'accord des sexes opposés, sur la base de la délicatesse et de la puissance réciproques et partagées, l'égalité des amants, la plénitude et non plus la déchirure — y exhorte et indique sur quelles bases ils pourraient l'être. », le grand-guignol du moment — qu’il soit le fait de la plèbe d’en haut ou de la plèbe d’en bas — ne m’inquiète pas outre mesure vu que nous avons choisi de ne pas avoir de descendance qui, le mot l’indique lui-même, n’aurait pu qu’être médiocre : arrivé en haut, il faut savoir arrêter le cours des réincarnations, et, aussi, nos enfants ne sont pas nos enfants mais ceux de notre époque. Fils unique et sans famille, je ne crains rien pour mes neveux ou nièces, mais je comprends les angoisses et les colères des parents qui voient leur enfants entrer dans un âge de ténèbres, géopolitiquement parlant, et, aussi, culturellement.
    Pour ma part, je me cherche une traductrice en hindi et en mandarin !

    Meilleures pensées à vous.

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  4. Vous aurez remarqué que je fais, moi aussi, ma petite révolution orthographique : "qui écrivait" pour "qui écrivais" ; "leur enfants", sans "s", pour leur.e.s enfant.e.s". Attention audace ! Il faudrait la plume de Céline pour dépeindre tous les délires de cette bande de bachibouzouks !

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    1. Anonyme ami, tenons Ferdinand à l'écart de tout cela. Il a d'autres chats à fouetter pour que nous l'égarions du côté de ces suprêmes abrutis woke & co...

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