Chiunche nasce a morte arriva nel fuggir del tempo...


Chiunche nasce a morte arriva

nel fuggir del tempo; e ’l sole

niuna cosa lascia viva.

Manca il dolce e quel che dole

e gl’ingegni e le parole;

e le nostre antiche prole

al sole ombre, al vento un fummo.

Come voi uomini fummo,

lieti e tristi, come siete;

e or siàn, come vedete,

terra al sol, di vita priva.

Ogni cosa a morte arriva.

Già fur gli occhi nostri interi

con la luce in ogni speco;

or son voti, orrendi e neri,

e ciò porta il tempo seco.


Tout ce qui nait vient à mourir

avec le temps ; sous le soleil

nulle chose ne reste vive.

S’évanouissent douleurs et peines,

les esprits des hommes, leur verbe.

Quant à nos anciennes lignées,

autant dire ombres au soleil, au vent fumé.

Comme vous nous fûmes des hommes,

tristes et joyeux, comme vous ;

et maintenant, vous le voyez, nous sommes

de la terre au soleil, sans vie.

Toute chose vient à mourir.

Jadis nos yeux étaient intacts,

chaque orbite avait sa lumière ;

ils sont affreux, vides, éteints :

voilà ce que le temps apporte.


Le poème original est de Michel-Ange, la traduction de Pierre Leyris, et il aurait fallu être inconscient pour y modifier quoi que ce soit...


Le tout est publié sous le titre Poèmes par Gallimard dans sa collection Poésies.


Chiunche nasce a morte arriva nel fuggir del tempo...






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