Et la crémière sourira, comblée...
"Chaque fois que la nature a donné à l'âme du penchant pour un vice, pour une passion qui est incommode aux autres, le savoir vivre a enseigné aux hommes à se retirer du côté opposé et à garder dans tout leur comportement l'apparence de sentiments différents de ceux auxquels ils sont naturellement inclinés.
Ainsi sommes-nous ordinairement fiers, épris de nous-mêmes, portés à nous donner la préférence sur autrui ; mais la politesse nous apprend à avoir des égards envers nos semblables et à leur céder la préséance dans toutes les circonstances ordinaires de la vie en société".
David Hume.
Il fut un temps où l'on nommait cela "civilisation".
Nietzsche nous avait bien appris, avant Freud, que toute civilisation était fondée sur la répression des instincts en général, de la libido en particulier, œuvre notamment de la morale et la religion. Mais en étaient résulté des manifestations somptueuses - sculpture, peinture, musique, architecture...
Et, ma foi, c'était bien agréable pour l'esprit.
Et le corps aussi, du moins pour ceux et celles qui savaient y faire.
Aujourd’hui, un dénommé Macron Emmanuel découvre l'eau chaude et nous informe de l'existence d'un processus de "décivilisation".
Qui nécessiterait donc un retour à la civilisation. Mais attention, sans répression aucune. Beurre et argent du beurre.
Mais qui prendra la place de la crémière ? Sans grand risque d'erreur, nous. Enfin... eux.
Bref, vous. Pas moi : suis boomer ! Sauvé par le gong !
Laissons ça, dédaigneux que nous sommes, - du haut de notre... notre quoi en fait ?, - aux tenants des démocraties illibérales, ces gueux.
Résultat des courses : il est fort probable que cet Occident qui se devine jouira des délices d'une répression multiformes. Soft ? Oui.
L'ensemble piloté par des algorithmes, organisateurs d'un monde administré "par Michael Schumacher et Emmanuel Kant réunis" ! ?
C'est du moins la vision d'un prophète israélien contemporain du nom de Yuval Noah Harari qui me semble plus proche de la fumisterie intellectuelle que du recours à la raison issue, parait-il, des Lumières.
Mais toujours sans aucune civilisation à l'horizon.
À moins qu'un Kant skieur et un Schumacher philosophe... Qui sait ?
Un instant de grâce pour nous quitter : laissons la parole à un grand poète et humaniste, hélas sous-estimé, qui nous a quitté il y a quelques années déjà, nous léguant un inestimable et inépuisable héritage pour les temps qui viennent :
"L'amour est semblable au ciel. La promesse est légère, comme un flocon de nuage blanc. Je ne serais pas peiné de voir s'effacer le nuage : ce n'est qu'un aspect du ciel".
Tu auras deviné, lecteur soucieux, derrière ces quelques lignes, la pudeur et la délicatesse de Kim Jong-il, par ailleurs ancien Chef suprême du si patient peuple de Corée du Nord.
Lequel, inconscient, ignore tout de son bonheur.
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