Oscar Wilde et nos chaînes.

"There is much to be said in favour of modern journalism. By giving us the opinions of the uneducated, it keeps us in touch with the ignorance of the community. By carefully chronicling the current events of contemporary life, it shows us of what very little importance such events really are. By invariably discussing the unnecessary, it makes us understand what things are requisite for culture, and what are not."

Oscar Wilde, The Critic as Artist. (1891).

Il y aurait tant de choses à dire en faveur du journalisme moderne. En nous faisant part des opinions de personnes incultes, il nous maintient en rapport avec l'ignorance commune. Par sa chronique pointilleuse des faits courants dans notre vie contemporaine, il nous montre en réalité l'importance minime de ceux-ci. En radotant à l'infini à propos du superflu, il nous fait indique ce qui est nécessaire à la culture, et ce qui ne l'est en rien.
Oscar Wilde, Le Critique -Artiste. (1891).
©traduction maison.

Oscar Wilde, pertinent analyste de BFMTV, CNews, LCI et autres machines contemporaines d'abrutissement quotidien de ce qui ne constitue déjà plus un peuple mais des masses disparates, mouvantes, dérivantes.
Comme on dirait des mines.
Chaînes aux fonctions si fidèles à leur nom.

Cet essai d'Oscar Wilde figurait dans un recueil - "Intentions" - publié en 1986 chez l'excellent 10/18, dans la non moins excellente série "Fins de siècles" sous la direction d'Hubert Juin. Inutile de s'attarder sur la qualité de ces quatre essais réunis en cette édition de poche, bien évidemment épuisée aujourd'hui.




Commentaires

  1. C'est tout à fait le genre de pensées qui m'est immédiatement venu en lisant il y a quelques jours les brillants articles de Joan Didion sur les 60's californiennes et la pluri-temporelle New York ("L'Amérique, 1965-1990 : Chroniques"). Tant la soudaine résurgence d'une réflexion originale et sagace au cœur même de la quotidienne tourbe journalistique génère un contraste violent. (Et un je ne sais quoi de nostalgie.)

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