Mimi, Elvis et moi.
Il se trouve que, comme John Lennon, j'avais - j'ai toujours - une tante qui s'appelle Mimi.
On devait être en 61 ou 62. Je l'avais accompagné faire ses courses dans un Monoprix qui se trouvait alors sur le Boulevard principal de Bastia où elle venait tous les jeudis : elle était directrice d'école primaire à St Florent, à une trentaine de kilomètres de là, et venait nous voir toutes les semaines.
Comme elle n'avait pas d'enfant et que j'étais son filleul, elle me faisait systématiquement des petits cadeaux. Je me souviens notamment d'une diligence qu'elle m'avait envoyé alors que j'habitais en Afrique, aux étincelles bleu électrique qui flamboyaient quand on la faisait rouler et me fascinaient.
Plus tard, souvenir moins glorieux, une montre au bracelet gris (!) que j'exhibais fièrement à mon poignet alors que je ne savais même pas lire l'heure ! Pris en flagrant délit d'ignorance crasse, ma mère s'était chargée, comme pour le reste, de m'inculquer ce minimum de connaissances si je voulais continuer à faire des envieux dans ma société d'élèves du primaire.
Nous étions donc un jeudi dans ce Monoprix. Me demandant ce que je voulais, j'indiquais à Mimi, perdu sur sur un présentoir rustique, un 45 tours d'Elvis.
Est-il utile de préciser Presley ?
Il n'y en avait qu'un, il n'y en aurait jamais qu'un. Laissons le Costello là où il est.
Je ne le connaissais uniquement que comme idole ultime de Johnny - Hallyday - et par une photo au verso d'un 45 tours des Chaussettes Noires. Que je révérais eux...
Mimi, qui n'y connaissait absolument rien, me demanda si j'étais vraiment sûr de ce que je voulais.
Oui.
Elle essaya bien sans doute de me refourguer un autre disque de quelqu'un de moins exotique.
Pas question. Elvis ou rien.
Ce fut Elvis.
4 titres, totalement inconnus de moi, qui constituaient mon premier disque non-français !
Je connais ces morceaux par coeur. J'ai du en scruter la pochette recto / verso pendant des heures, rêvassant sur un Doc Pomus et un Mort Shuman comme auteurs de la face A sans me douter un instant de leur importance.
Elvis fut bientôt mis de côté jusqu'à sa mort : arriveraient en effet bientôt les petits gars de Liverpool. Et les autres.
Mais cet EP, que j'ai toujours, sera mon premier pas dans un univers musical et culturel dans lequel je baigne encore, parfois... And Marie's the name of his latest flame !
Enjoy !
https://youtu.be/OSGGmOf_zdU
https://youtu.be/w6HD2BJ41C4
On devait être en 61 ou 62. Je l'avais accompagné faire ses courses dans un Monoprix qui se trouvait alors sur le Boulevard principal de Bastia où elle venait tous les jeudis : elle était directrice d'école primaire à St Florent, à une trentaine de kilomètres de là, et venait nous voir toutes les semaines.
Comme elle n'avait pas d'enfant et que j'étais son filleul, elle me faisait systématiquement des petits cadeaux. Je me souviens notamment d'une diligence qu'elle m'avait envoyé alors que j'habitais en Afrique, aux étincelles bleu électrique qui flamboyaient quand on la faisait rouler et me fascinaient.
Plus tard, souvenir moins glorieux, une montre au bracelet gris (!) que j'exhibais fièrement à mon poignet alors que je ne savais même pas lire l'heure ! Pris en flagrant délit d'ignorance crasse, ma mère s'était chargée, comme pour le reste, de m'inculquer ce minimum de connaissances si je voulais continuer à faire des envieux dans ma société d'élèves du primaire.
Nous étions donc un jeudi dans ce Monoprix. Me demandant ce que je voulais, j'indiquais à Mimi, perdu sur sur un présentoir rustique, un 45 tours d'Elvis.
Est-il utile de préciser Presley ?
Il n'y en avait qu'un, il n'y en aurait jamais qu'un. Laissons le Costello là où il est.
Je ne le connaissais uniquement que comme idole ultime de Johnny - Hallyday - et par une photo au verso d'un 45 tours des Chaussettes Noires. Que je révérais eux...
Mimi, qui n'y connaissait absolument rien, me demanda si j'étais vraiment sûr de ce que je voulais.
Oui.
Elle essaya bien sans doute de me refourguer un autre disque de quelqu'un de moins exotique.
Pas question. Elvis ou rien.
Ce fut Elvis.
4 titres, totalement inconnus de moi, qui constituaient mon premier disque non-français !
Je connais ces morceaux par coeur. J'ai du en scruter la pochette recto / verso pendant des heures, rêvassant sur un Doc Pomus et un Mort Shuman comme auteurs de la face A sans me douter un instant de leur importance.
Elvis fut bientôt mis de côté jusqu'à sa mort : arriveraient en effet bientôt les petits gars de Liverpool. Et les autres.
Mais cet EP, que j'ai toujours, sera mon premier pas dans un univers musical et culturel dans lequel je baigne encore, parfois... And Marie's the name of his latest flame !
Enjoy !
https://youtu.be/OSGGmOf_zdU
https://youtu.be/w6HD2BJ41C4
👌🏻
RépondreSupprimer