Sergio Leone, Aristote & Samuel Colt.
Bien plus qu'un western sur fond de guerre de Sécession, le Bon, la Brute et le Truand est une longue méditation sur la présence du mal dans l'homme, en son être et quand il s'essaie à faire société.
Si la longue séquence du triello dans le cimetière de Sad Hill, sur fond de la lancinante musique d'Ennio Morricone en constitue le climax, la scène qui suit et met aux prises Blondin à Turco, le Bon au Truand suscite encore plus la réflexion.
À ce stade de l'histoire, il ne peut demeurer que deux protagonistes. Et c'est encore un de trop.
Blondin, moderne Ulysse vainqueur final du triello grâce à son adresse au maniement de l'arme et à sa ruse, se tourne vers le Truand avant de l'inviter à creuser.
Chez un autre cinéaste, le fait de brandir son colt aurait suffit. Mais Leone éprouve le besoin de transcender le simple rapport de force entre un Eastwood chez qui la victoire n'a suscité aucune hubris et un Eli Wallach parfaitement abruti, au moyen d'un argument d'une simplicité politique lumineuse : "You see, in this world there's two kinds of people, my friend: those with loaded guns, and those who dig. You dig."
Cette rupture de statut entre deux rescapés qui ont en commun d'avoir traversé un monde qu'ils ne comprennent plus ou pas encore fait-elle pour autant de Leone un cinéaste aristotélicien qui ferait sienne l'idée de hiérarchie naturelle chère à Aristote ?
En fait Leone souligne la limite de cette idée, ne se fiant pas totalement à elle et éprouvant le besoin d'assurer la différence de statut entre les deux survivants par la possession d'une arme dans les mains du Bon. Arme qui vient rompre définitivement l'équilibre qui semblait présider entre eux, au moins au début du film, dans leurs arnaques minables.
Mais auparavant, il avait marqué tout au long de l'histoire la hiérarchie naturelle qui tient à leur intelligence inégale, les deux faisant par ailleurs preuve d'une adresse comparable dans le maniement des armes.
Leone, ou Aristote revu par Samuel Colt.
https://youtu.be/P2W4FsDVKMY
A noter, une fois n'est pas coutume, la trahison de la traduction française : là où Leone laisse un espoir à Tuco en parlant de CE monde qui n'exclut pas un monde meilleur qui pourrait le voir bénéficier d'un autre destin, le tradittore français ferme toute porte d'un Le monde brutal et sans espoir...
Et pour tous les fêlés, un superbe bonus track.
https://youtu.be/vLW_OCLzjCY
Si la longue séquence du triello dans le cimetière de Sad Hill, sur fond de la lancinante musique d'Ennio Morricone en constitue le climax, la scène qui suit et met aux prises Blondin à Turco, le Bon au Truand suscite encore plus la réflexion.
À ce stade de l'histoire, il ne peut demeurer que deux protagonistes. Et c'est encore un de trop.
Blondin, moderne Ulysse vainqueur final du triello grâce à son adresse au maniement de l'arme et à sa ruse, se tourne vers le Truand avant de l'inviter à creuser.
Chez un autre cinéaste, le fait de brandir son colt aurait suffit. Mais Leone éprouve le besoin de transcender le simple rapport de force entre un Eastwood chez qui la victoire n'a suscité aucune hubris et un Eli Wallach parfaitement abruti, au moyen d'un argument d'une simplicité politique lumineuse : "You see, in this world there's two kinds of people, my friend: those with loaded guns, and those who dig. You dig."
Cette rupture de statut entre deux rescapés qui ont en commun d'avoir traversé un monde qu'ils ne comprennent plus ou pas encore fait-elle pour autant de Leone un cinéaste aristotélicien qui ferait sienne l'idée de hiérarchie naturelle chère à Aristote ?
En fait Leone souligne la limite de cette idée, ne se fiant pas totalement à elle et éprouvant le besoin d'assurer la différence de statut entre les deux survivants par la possession d'une arme dans les mains du Bon. Arme qui vient rompre définitivement l'équilibre qui semblait présider entre eux, au moins au début du film, dans leurs arnaques minables.
Mais auparavant, il avait marqué tout au long de l'histoire la hiérarchie naturelle qui tient à leur intelligence inégale, les deux faisant par ailleurs preuve d'une adresse comparable dans le maniement des armes.
Leone, ou Aristote revu par Samuel Colt.
https://youtu.be/P2W4FsDVKMY
A noter, une fois n'est pas coutume, la trahison de la traduction française : là où Leone laisse un espoir à Tuco en parlant de CE monde qui n'exclut pas un monde meilleur qui pourrait le voir bénéficier d'un autre destin, le tradittore français ferme toute porte d'un Le monde brutal et sans espoir...
Et pour tous les fêlés, un superbe bonus track.
https://youtu.be/vLW_OCLzjCY
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