Mère Méditerranée.

Passer des heures sur mon atlas Bordas fut une des passions de mon enfance. Vivre dans une île devait sans doute nécessiter de telles évasions vers des tâches de couleur aux noms prometteurs. Et la fréquentation assidue de Tintin était le moyen le plus sûr d'alimenter cette curiosité.
J'ai gardé le goût de ces évasions, souvent visité ou séjourné dans des pays ou des lieux rêvés tant d'années auparavant... la joie de découvrir Essaouira, ancienne Mogador... Atlas et guides de voyage demeurent parmi mes compagnons privilégiés.

Les oeuvres d'art nourrissent songes et réflexions. 
Ainsi cette vision du monde méditerranéen de Pierre Alechinsky datant de 1984. Encre sur une carte de géographie du XIXe siècle, une de ses pages d'Atlas universel, elle figurait dans la rétrospective de son oeuvre à la Galerie nationale du Jeu de Paume en 1998.
Comment ne pas méditer sur ces pointillés prémonitoires (?) d'une Méditerranée scindée en deux, Rome et Athènes basculant vers un Orient privé de rêves séculaires...
Pointillés bien dérisoires si l'on pense que la véritable menace viendra du Sud...
Quel sens à la veille du grand basculement de l'Europe ?...
Ils verront bien... Pour moi, Carpe diem... plus que jamais.