Camping, le livre.

... Camping donc, qui attendait, comme prévu, dans la boîte aux lettres, notre retour.

Nouvelle qui n'aurait pas déparé un recueil d'un Bukowski européen.
Sera déçu qui s'attend, vu le titre, à une gaudriole relevant d'une pochade cinématographique française. 
Sera ravi en revanche l'amoureux d'une littérature étrangère aux modes et aux coteries. 
On est ici plus proche d'un univers qui participerait de l'évocation des petites gens des chansons de Ray Davies et des Kinks, de la solitude et détresse sociale, amoureuse et sexuelle des personnages d'Emmanuel Bove. Mais avec une différence de taille : les protagonistes - on n'osera les nommer héros...- n'attirent que compassion, d'une compassion triste dépourvue d'empathie, êtres pitoyables qui ne provoquent aucun apitoiement.
Un rayon de soleil ? Oui. Féminin bien sûr : Helga, dix-sept ans, lectrice hésitante du Voyage dont le nom de l'auteur, découvert au lycée, parle au narrateur. Ni elle ni lui n'ont certainement lu la correspondance d'avant-guerre de Céline avec ses jeunes amies autrichiennes ou allemandes notamment, riche en conseils sexuels et prophylactiques pour éviter tout risque de grossesse en ayant recours à la voie la plus sûre qui soit..
Helga, qui en est une adepte convaincue et expérimentée, comble ainsi un pauvre mari frustré dont l'acte et sa représentation semblent être l'horizon de sa pauvre vie conjugale. Et on verra que...

Plaisir de lire contenu en si peu de pages... on a vraiment envie de voir l'auteur sur une distance plus longue !







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