Pessoa.
"Vivre, c’est être un autre. Et sentir n’est pas possible si l’on sent aujourd’hui comme l’on a senti hier : sentir aujourd’hui la même chose qu’hier, cela n’est pas sentir – c’est se souvenir aujourd’hui de ce qu’on a ressenti hier, c’est être aujourd’hui le vivant cadavre de ce que fut hier la vie, désormais perdue."
Livre de l'Intranquillité.
Condition certes nécessaire mais non suffisante, cher Pessoa.
Pour re-sentir, l'oubli de tout ressentiment et le renoncement aux passions tristes sont en outre indispensables pour qui a décidé de recouvrer son odorat.
Et donc sentir.
Pour jouir, et plus encore...
La vraie vie ne se perd que pour qui veut.
Résumons. Si vivre, c’est être un autre. Si je sens aujourd’hui la même chose qu’hier, je perds la vie. Peut-on en conclure que perdre sa vie, c’est devenir soi-même ? C’est bien compliqué cousin. Quand à la vraie vie que tu évoques, chacun en a sa propre définition je pense.
RépondreSupprimer