Glenn Gould quoi ...
Moins d'une cinquantaine de - petites - pages, transcription d'une interview de Glenn Gould par Glenn Gould sur Glenn Gould datant de 1974.
Idéal pour un après-midi de grand vent et de grand soleil, somnolent au coin du feu. État parfait pour naviguer entre le nonsense et le profond, l'abscons et le génie. Gould quoi ...
Pièces :
-"Vous vous rendez compte, j'espère, que vous commencez à parler comme un personnage d'Orwell ?
- Oh, le monde orwellien ne m'effraie pas particulièrement.
- Et vous vous rendez également compte que vous définissez et défendez un type de censure qui contredit toute la tradition post-Renaissance de la pensée occidentale ?
- Bien sûr. C'est la tradition post-Renaissance qui a mené le monde occidental au bord de la destruction. Vous savez, cet attachement bizarre à la liberté de mouvement, à la liberté d'expression et tout le tremblement est un phénomène étrangement occidental. Tout cela fait partie de l'idée occidentale selon laquelle on peut aisément séparer les paroles des actes.
- Vous voulez dire que la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe ?
- Exactement." (...)
-" Vous ne défendriez pas, par exemple, la théorie de Stravinsky selon laquelle l'art n'est que pure et simple technique ?
- Certainement pas. C'est même littéralement la dernière chose que l'art soit.
- Dans ce cas, que pensez-vous de la théorie selon laquelle l'art se substitue à la violence ?
- Je ne crois pas aux substituts. Ce ne sont que des jouets pour esprits réfractaires à la perfectibilité de l'homme. En outre, si vous cherchez des substituts à la violence, le génie génétique est une valeur plus sûre.
- Et que pensez-vous de la théorie de l'art comme expérience transcendantale ?
- Des trois que vous avez citées, c'est la seule qui soit attractive."
Ailleurs dans ces pages, on retrouve Petula Clark, l'URSS, Karajan et Sibelius. Univers gouldien, orwellien donc...
Idéal pour un après-midi de grand vent et de grand soleil, somnolent au coin du feu. État parfait pour naviguer entre le nonsense et le profond, l'abscons et le génie. Gould quoi ...
Pièces :
-"Vous vous rendez compte, j'espère, que vous commencez à parler comme un personnage d'Orwell ?
- Oh, le monde orwellien ne m'effraie pas particulièrement.
- Et vous vous rendez également compte que vous définissez et défendez un type de censure qui contredit toute la tradition post-Renaissance de la pensée occidentale ?
- Bien sûr. C'est la tradition post-Renaissance qui a mené le monde occidental au bord de la destruction. Vous savez, cet attachement bizarre à la liberté de mouvement, à la liberté d'expression et tout le tremblement est un phénomène étrangement occidental. Tout cela fait partie de l'idée occidentale selon laquelle on peut aisément séparer les paroles des actes.
- Vous voulez dire que la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe ?
- Exactement." (...)
-" Vous ne défendriez pas, par exemple, la théorie de Stravinsky selon laquelle l'art n'est que pure et simple technique ?
- Certainement pas. C'est même littéralement la dernière chose que l'art soit.
- Dans ce cas, que pensez-vous de la théorie selon laquelle l'art se substitue à la violence ?
- Je ne crois pas aux substituts. Ce ne sont que des jouets pour esprits réfractaires à la perfectibilité de l'homme. En outre, si vous cherchez des substituts à la violence, le génie génétique est une valeur plus sûre.
- Et que pensez-vous de la théorie de l'art comme expérience transcendantale ?
- Des trois que vous avez citées, c'est la seule qui soit attractive."
Ailleurs dans ces pages, on retrouve Petula Clark, l'URSS, Karajan et Sibelius. Univers gouldien, orwellien donc...
Éditions Allia. 2019.
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