Bérénice.

 "La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. Elle lui déplut, enfin".

L'inoubliable incipit du splendide roman d'Aragon, bien sûr.

Quant à Bérénice, la voici - Denise Kahn, qui inspira le personnage.


Quelque chose de Laetitia Casta dans le regard, la bouche aussi - moins charnue cependant. 
Il faut croire que Drieu n'avait donc pas un goût très sûr en matière de femmes...
Et qu'ici, c'est Aragon - devenu Aurélien - qui parle :

"La seule chose qu'il aima d'elle tout de suite, ce fut la voix. Une voix de contralto chaude, profonde, nocturne. Aussi mystérieuse que les yeux de biche sous cette chevelure d'institutrice. Bérénice parlait avec une certaine lenteur. Avec de brusques emballements, vite réprimés qu'accompagnaient des lueurs dans les yeux comme des feux d'onyx. Puis soudain, il semblait, très vite, que la jeune femme eût le sentiment de s'être trahie, les coins de la bouche s'abaissaient, les lèvres devenaient tremblantes, enfin tout cela s'achevait par un sourire, et la phrase commencée s'interrompait, laissant à un geste gauche de la main le soin de terminer une pensée audacieuse, dont tout dans ce maintien s'excusait maintenant. C'est alors qu'on voyait se baisser les paupières mauves, et si fines qu'on craignait vraiment qu'elles ne se déchirassent."


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