Christine Keeler.
Oubliée, elle qui fut la protagoniste du plus grand scandale politico-sexuel de l'Angleterre de l'après-guerre, mannequin, call-girl, escort-girl, première en date des icônes des swinging sixties londoniennes ?
Oubliée Christine Keeler, et sa chaise Arne Jacobsen ?
Puis tout - ou presque... - lui fut pardonné.
Privilège des belles dames.
1973. Dix ans plus tard, alors qu'elle est retournée à l'anonymat, Ray Davies l'évoque, parmi d'autres.
Avec nostalgie et tendresse - toujours :
The Kinks, Where are they now ? (Preservation Act I ).
Le temps, ses morsures et ses ravages, se chargera de présenter la note.
Comme pour - presque - toutes les belles.
Début du présent siècle. Loin de l'amère douceur daviesienne, Christine réapparaît, traquée comme une vulgaire "star de la télé".
Siècle nouveau, dans sa jouissance acide, qui ne perd aucune occasion de se venger des flamboyantes sixties - revanche de la médiocrité, partout et toujours.
Encore plus loin de la douceur daviesienne, revient alors en mémoire la triste cruauté baudelairienne des Fleurs du Mal :
"Comment n'as-tu pas honte et comment n'as-tu pas
Devant tous les miroirs vu pâlir tes appas ?"
Devant tous les miroirs vu pâlir tes appas ?"
"Tu mettras l'univers entier dans ta ruelle..."
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