Biopolitique, nous y sommes !

On se gausse à juste titre de cette grotesque et infantilisante injonction  à "couper la bûche en deux et à donner leur part à Papy et Mamie", relégués "à la cuisine";

on s'esclaffe à l'absurdité délirante d'un préfet de police des Bouches-du-Rhône - depuis congédié comme le valet qu'il est -qui constate pour s'en féliciter que dealers et consommateurs ont bien intégré les éléments de distanciation sociale et autres gestes barrière;

on est consterné au pittoresque spectacle livré par des autorités ministérielles qui n'ont manifestement qu'une très vague idée de notre quotidien.

Les plus sévères d'entre nous mettent tout cela sur le compte du profond déficit en intelligence des crétins diplômés qui siègent au gouvernement ou l'abreuvent de leur expertise.

Mais un peu d'attention et un examen plus profond des choses pourrait laisser entrevoir une réalité plus angoissante.

Il me semble que nous ne soyons pas pour l'essentiel dans une période de politique sanitaire de lutte contre une pandémie - sous ou sur-estimée est un autre débat - mais que nous sommes entrés dans une ère de biopolitique qui, sous ce prétexte, s'assigne comme tâche de plus encore - sinon mieux - gouverner les vivants. 

Nous n'aurons plus besoin d'attestation pour sortir de l'auberge : nous n'en sortirons pas...

Mais ainsi, tous verront exaucer leur vœu : l'ère du post-libéralisme a commencé. 



David Stone Martin (1955).



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