Reconnaissance du ventre.

Montparnasse, salon de l’hôtel, 9h30. Installé, tranquille sur un canapé, AirPods dans les oreilles, à écouter ronronner #AlainFinkielkraut et #RégisDebray .

À quelques mètres de moi, dans deux fauteuils et un canapé, qu’occupe un groupe américain, un couple âgé et un plus jeune accompagné de deux jeunes filles irritantes à voix de canard et aux rires métalliques, échangent, un peu bruyamment certes, mais enfin…

Surgissent quatre jeunes merdouilleux braillards, apparemment tous de la même famille, s’apostrophant avec une intensité sonore de plus en plus insupportable. Ploucs du middle-west à en juger par leur sans-gêne et leurs dégaines, boutonneux attardés et pucelles prolongées. Rien de californien ni de new-yorkais, la seule arrogance, l’incivilité consubstantielle aux connards.

Bref, Finkie et Debray me deviennent très vite inaudibles.

Je fixe le patriarche du regard : aucune réaction. Je fusille du même regard la mère des ados débiles : aucune réaction. Je me décide à me lever pour leur hurler un « louder, please ! » que j’escompte bien définitif.

Survient un type qui leur dit, en réponse à une question du vioque, qu’ « il faut compter trois heures de route - a three-hour travel ».

Surgit dans mon imaginaire une famille américaine venue en Europe et se rendant en Normandie pour un hommage à un grand-père débarqué en 44. 
Un de ceux, peut-être, qui a libéré mon propre père prisonnier en Allemagne quelques semaines plus tard.

Et, vieux con issu d’une antique civilisation qui se déglingue, je me suis rassis. 
Nouvelle, même si minuscule, victoire des barbares.




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