Les morts du Rock.

Time waits for no one disaient les Stones du temps où ils faisaient de la musique, bien avant la lucrative transformation en juke-box ambulant / machine à cash.
Il faudra bien s'habituer à voir partir régulièrement les uns après les autres tous ceux - musiciens, producteurs, cinéastes, acteurs, écrivains et autres - qui ont fait des sixties ce qu'elles furent.
Sans se donner la peine de proclamer que 2016 est une année terrible pour le Rock (!), par ailleurs décédé depuis longtemps... Qui peut encore donner crédit à une telle stupidité ?
Tous n'étaient pas été égaux dans leur importance. Ils ne le sont pas dans la célébration de leur mort. Ainsi George Martin et Keith Emerson.
George Martin a été unanimement et hypocritement salué, même par le fils Lennon, Sean Ono de son nom.
Un John Lennon abruti de drogues et de yokonneries, étouffé par un ego qui lui soufflait qu'il était démiurge, crut bon de confier les bandes des sessions de Let it be à un Phil Spector déjà bien en route vers son statut d'épave qui les transforma définitivement en bouillie.
Mesquinerie à l'encontre d'un McCartney qui était seul garant dorénavant de l'existence artistique du groupe. Et humiliation pour George Martin sans lequel...
Dès lors, on ne peut que saluer l'ironie de l'hommage du fils. La nature humaine.
Ce qui n'empêcha pas, quelques mois plus tard, Sir George d'accepter de produire Abbey Road, alors même qu'il avait compris que les Beatles n'existaient plus en tant que groupe. L'élégance.

Avec Keith Emerson, on descend, musicalement, plusieurs degrés.
On lui pardonnera difficilement une sorte de paternité sur cette monstruosité bouffonne que fut le Rock dit "progressif". Je l'avais vu sur scène avec son groupe The Nice en 1969, avant donc le prétentieux supergroupe - ce fut la mode en ces temps détestables - qu'il monta avec Lake et Palmer.
Drôle de show, quelque part du côté du Jerry Lee Lewis de la grande époque pour la forme.
Emerson avait plus de supporters que d'auditeurs. Venus pour le voir grimper sur son orgue, le piétiner, y planter des couteaux (!) et clou du spectacle, le retourner et le balancer à terre. Un Pete Townshend du pauvre en quelque sorte... En tous cas du grand Guignol. On n'était pas très exigeants...
Mais je lui dois quelque chose. J'avais - j'ai toujours... - un single des Nice, "Brandenburger", paru en 68. Grâce à lui, j'ai tout simplement découvert l'existence des Concertos brandebourgeois de Bach.
Je n'ai jamais plus écouté les Nice et continue à faire mon miel de Bach.

Je n'ose pas dire pour le fun...
https://youtu.be/msX_v0s79oU




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