Onfray clap de fin.
Michel Onfray devient lassant. Même plus irritant, lassant.
Pétain,"inventeur de la dictature libérale", Mussolini "célébrant le libéralisme", voilà qui dénote a minima une ignorance crasse sur ce dictateur - socialiste faut-il le rappeler ? - sur l'Italie et son histoire moderne, le libéralisme, sommairement défini comme "le système dans lequel l'argent fait la loi". Haine de la liberté et de l'argent, vous savez celui "qui corrompt tout", vieilles lunes de l'extrême droite françaises ici recyclées. Exeunt Montesquieu, Tocqueville ou Aron : tout cela relève d'une pathologie qui ne peut inspirer que commisération chez le lecteur averti le mieux disposé à son égard. Inclinons nous devant les souffrances dues à la perte d'êtres chers et relatées dans Cosmos, et laissons le à ses dérives qui vont probablement le faire échouer très loin à droite.
Brisons là donc pour revenir en 2006 : paraissait le premier tome de sa contre-histoire de la philosophie.
Onfray était certes plus que discutable sur certaines de ses positions, en particulier sur l'éclairage qui préside à l'ouvrage et aux huit tomes qui devaient lui succéder. S'ériger en vengeur non masqué des "perdants" en réaction à une doxa historique qui ferait la part belle aux Idéalistes, reléguant les Matérialistes dans une improbable poubelle de l'histoire de la philosophie, tout cela relevait déjà d'une psychologie particulière.
Au moins était-il intéressant, original souvent, novateur en exhumant des philosophes antiques pour certains ignorés, oubliés ou inconnus.
Bref, sa lecture, d'ailleurs entravée par un style dépourvu de toute élégance et alourdi par des répétitions innombrables, demeurait, pour moi au moins, enrichissante.
S'y trouvaient pourtant des incongruités qui auraient du m'alerter à l'époque.
Ainsi m'avait échappé ce petit crachat de venin à l'égard de Cioran : "croire les imbéciles qui proclament l'inconvénient d'être né confine à l'absurdité" (P. 243). Et d'appeler à la rescousse... Platon (!) et sa "pulsion de mort" : "Les philosophes authentiquement philosophes sont avides de mourir". (P. 308).
Mais cher (?) Onfray, le Roumain de l'Odéon, qui n'était donc pas un authentique philosophe, n'a jamais demandé à quiconque de croire à quoi ou à qui que ce soit. Je ne connais aucun lecteur qui le fréquente chercher en lui un prophète, un messie, pourquoi pas un coach ! Mais bon, il y a des benêts partout...
Envisager le contraire en portant une telle appréciation, voilà qui pourrait relever de l'absurde, et qui est du domaine de la loufoquerie.
Frédéric Schiffter avait décelé dans le "philosophe du bocage" un "donquichottisme" qui, pour connaître une telle audience, nécessitait le "sanchopancisme" de ses supporters. Précisant que sans eux, "n'importe quel Don Quichotte philosophe passerait pour un illuminé ou pour un farceur" (Le bluff éthique. 2008).
Je maintiens loufoque... Mais si loin de Pierre Dac !
Pétain,"inventeur de la dictature libérale", Mussolini "célébrant le libéralisme", voilà qui dénote a minima une ignorance crasse sur ce dictateur - socialiste faut-il le rappeler ? - sur l'Italie et son histoire moderne, le libéralisme, sommairement défini comme "le système dans lequel l'argent fait la loi". Haine de la liberté et de l'argent, vous savez celui "qui corrompt tout", vieilles lunes de l'extrême droite françaises ici recyclées. Exeunt Montesquieu, Tocqueville ou Aron : tout cela relève d'une pathologie qui ne peut inspirer que commisération chez le lecteur averti le mieux disposé à son égard. Inclinons nous devant les souffrances dues à la perte d'êtres chers et relatées dans Cosmos, et laissons le à ses dérives qui vont probablement le faire échouer très loin à droite.
Brisons là donc pour revenir en 2006 : paraissait le premier tome de sa contre-histoire de la philosophie.
Onfray était certes plus que discutable sur certaines de ses positions, en particulier sur l'éclairage qui préside à l'ouvrage et aux huit tomes qui devaient lui succéder. S'ériger en vengeur non masqué des "perdants" en réaction à une doxa historique qui ferait la part belle aux Idéalistes, reléguant les Matérialistes dans une improbable poubelle de l'histoire de la philosophie, tout cela relevait déjà d'une psychologie particulière.
Au moins était-il intéressant, original souvent, novateur en exhumant des philosophes antiques pour certains ignorés, oubliés ou inconnus.
Bref, sa lecture, d'ailleurs entravée par un style dépourvu de toute élégance et alourdi par des répétitions innombrables, demeurait, pour moi au moins, enrichissante.
S'y trouvaient pourtant des incongruités qui auraient du m'alerter à l'époque.
Ainsi m'avait échappé ce petit crachat de venin à l'égard de Cioran : "croire les imbéciles qui proclament l'inconvénient d'être né confine à l'absurdité" (P. 243). Et d'appeler à la rescousse... Platon (!) et sa "pulsion de mort" : "Les philosophes authentiquement philosophes sont avides de mourir". (P. 308).
Mais cher (?) Onfray, le Roumain de l'Odéon, qui n'était donc pas un authentique philosophe, n'a jamais demandé à quiconque de croire à quoi ou à qui que ce soit. Je ne connais aucun lecteur qui le fréquente chercher en lui un prophète, un messie, pourquoi pas un coach ! Mais bon, il y a des benêts partout...
Envisager le contraire en portant une telle appréciation, voilà qui pourrait relever de l'absurde, et qui est du domaine de la loufoquerie.
Frédéric Schiffter avait décelé dans le "philosophe du bocage" un "donquichottisme" qui, pour connaître une telle audience, nécessitait le "sanchopancisme" de ses supporters. Précisant que sans eux, "n'importe quel Don Quichotte philosophe passerait pour un illuminé ou pour un farceur" (Le bluff éthique. 2008).
Je maintiens loufoque... Mais si loin de Pierre Dac !
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