Cudjo Lewis, héros.





Cudjo Lewis est son nom afro-américain. 
En fait il s'appelait Kossula, né au Bénin - privilège que je partage avec lui...
Une sorte de héros.
Il devait avoir à peu près dix-neuf ans quand des négriers - noirs - issus d'une tribu voisine le capturèrent pour le traîner jusqu'au rivage et le vendre à des négriers - blancs. 
Sous toutes latitudes, même saloperie humaine noire, blanche, métissée, etc.
Ils l'embarquèrent, avec cent-vingt autres frères d'infortune, sur le Clotilda. 
L'histoire retient que ce navire fut le dernier à rejoindre l'Amérique du Nord. En 1860.
Un an avant le déclenchement de la Guerre civile. 
Alors que le trafic d'esclaves était interdit depuis plus de cinquante ans, et que les États-Unis l'avaient officiellement aboli en 1807.
En avril 1865, - il n'avait même pas conscience qu'une guerre civile se déroulait dans ce que l'on n'ose nommer son "pays d'adoption" - , un groupe de soldats de l'Union s'arrêtèrent près d'un bateau sur lequel il travaillait avec ses compagnons et leur annoncèrent qu'ils étaient libres...
Quel sens pouvait bien avoir ce mot pour ces malheureux ?

Qu'avait donc de particulier ce Cudjo Lewis, damné parmi les damnés ? 
Rien de plus que ceci: quelques décennies plus tard, il fut reconnu comme le dernier des esclaves survivants à avoir été déporté sur le dernier des navires affrétés à cet effet... 

Un parmi ces "Ten million Slaves" chantés ici par l'excellent Otis Taylor.
Après tout, le Blues est né de cette infamie...

https://youtu.be/Qxj81OPndMw

"Rain and fire crossed that ocean
Another mad man done struck again
Rain and fire crossed that ocean
Another mad man done struck again (...)
Ten million slaves crossed that Ocean
They had shackles on their Legs
Ten million slaves crossed that Ocean
They had shackles on their Legs (...)"

On peut signaler aux âmes sensibles et généreuses qui peuplent nos contrées occidentales, que l'esclavage est toujours pratiqué de nos jours dans plusieurs états musulmans, et en Afrique même. 
Gémissez donc, belles âmes blanches ! 
Mais veillez cependant à ne pas vous jeter dans une condamnation précipitée au moyen du militantisme geignard qui vous caractérise généralement: il est en effet malvenu de s'en prendre à des pays sous la coupe d'une religion qui n'est qu'amour et paix.
Mais qui ne plaisante pas.


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