Autres temps, autres voeux.


"Pour la nouvelle année.  Je vis encore, je pense encore : il faut encore que je vive, car il faut encore que je pense. Sumergo cogito : cogitoergo sum. Aujourd’hui je   permets à tout le monde d’exprimer son désir et sa pensée la plus chère: et, moi        aussi, je vais dire ce qu’aujourd’hui je souhaite de moi-même et quelle est la pensée que, cette année, j’ai prise à cœur la première - quelle est la pensée qui devra être dorénavant pour moi la raison, la garantie et la douceur de vivre !
Je veux apprendre toujours davantage à considérer comme la beauté ce qu’il y a de nécessaire dans les choses : c’est ainsi que je serai de ceux qui rendent belles les choses.
Amor fati : que cela soit dorénavant mon amour. Je ne veux pas entrer en guerre contre la laideur. Je ne veux pas accuser, je ne veux même pas accuser les accusateurs. Détourner mon regard, que ce soit  ma seule négation ! Et, somme toute, pour voir grand : je veux, quelle que soit la circonstance, n'être une fois qu'affirmateur !"
Le gai savoir, Livre quatrième, (Saint  Janvier), 276.

Période des voeux: Il n'est pas hors de propos de rappeler ceux de Nietzsche, qui réside à Gênes, pendant "le plus beau de tous les mois de janvier", celui de l’année 1882.
Ce qui, on en conviendra, nous venge des flots de mièvrerie convenue que l'on endure - mielleuse souvent, mais la pointe de méchanceté peut y trouver parfois sa place... - en ces journées de début de l'an.



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