Hush !

"La bêtise n’est jamais muette, ni aveugle. Si bien que le problème n’est plus de faire que les gens s’expriment, mais de leur ménager des vacuoles de solitude et de silence à partir desquelles ils auraient enfin quelque chose à dire. 
Les forces de répression n’empêchent pas les gens de s’exprimer, elles les forcent au contraire à s’exprimer. 
Douceur de n’avoir rien à dire, droit de n’avoir rien à dire, puisque c’est la condition pour que se forme quelque chose de rare ou de raréfié qui mériterait un peu d’être dit."
Gilles Deleuze, Pourparlers, Ed. de Minuit, 1990.

J’dis ça, j’ai rien dit.

Et paresseusement, me tourne vers Wittgenstein, lui laissant une parole qu’il ne prendrait qu’avec réticence, puisque "tout ce qui peut être dit peut être dit clairement, et sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence." (Tractatus logico-philosophicus.)

(Beaucoup plus jeune, la seule lecture ce titre me plongeait dans une rêverie, n'ayant pas la moindre idée de ce qu’il pouvait bien recouvrir !)

Tant qu'à faire silence donc, que ce soit avec un maître - David Lynch - et son chef d'œuvre "Mulholland Drive"...