Envie de Rome.

 "... l’immense berceau de gazon inhabité du Circo Massimo, allongé entre les maisons comme un hippodrome désaffecté, prémuni contre les lotissements par quelque tabou municipal. Ces clairières urbaines contre nature, ces enclos de solitude amis du vent, restitués à la sauvagerie et aux plantes folles, et où il semble qu’on ait semé du sel, je ne me lasserais pas aisément de les arpenter : l’air qui les balaie, pour toute la place nette que le hasard a faite ici de l’alluvion étouffante du souvenir, a plus qu’ailleurs un goût de liberté."
Julien Gracq, La Forme d’une ville, Librairie José Corti, 1985.

Le livre de Gracq est consacré à ... Nantes. 
Même si son titre, tiré d'un poème de Baudelaire, Le Cygne -
"Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville
Change plus vite, hélas ! que le coeur d'un mortel)" -
... évoque Paris !
Mais il voit Rome célébrée dans le passage supra.
Qui a arpenté les lieux a pu, à deux pas du Tibre, respirer cet air romain au goût de liberté.
Qui (nous) manque.







Commentaires