Écrivains vains.

".... il semblerait que tout le monde soit tombé sous l'emprise de cette idée que nous sommes tous à présent des écrivains et des auteurs dramatiques, que chacun de nous a une voix singulière et quelque de chose de très important à dire, habituellement à propos d'un sentiment que nous éprouvons, et tout cela est exprimé plusieurs milliards de fois par jour dans la gueule noire des réseaux sociaux. En général, ce sentiment est celui de l'outrage, parce que l'outrage attire l'attention, l'outrage entretient des clics, l'outrage peut faire entendre votre voix au-dessus du vacarme assourdissant des vois braillant les unes par-dessus les autres dans cette nouvelle culture cauchemardesque - et l'outrage est souvent lié à une démence exigeant la perfection humaine, des citoyens impeccables, des camarades propres et aimables, et requérant des milliers d'excuses par jour."

Bret Easton Ellis, White, 10/18, pp.203 & 204. (2020).

Et parmi cette foultitude d'écrivains que nous sommes, il en est encore certains, les plus inconscients (?), qui trouvent des marchands de papiers imprimés - jadis nommés "éditeurs" - pour proposer leurs ouvrages à la vente...
Avant le stade ultime et prévisible du pilon.

Ce qui n'a évidemment aucune importance, l'essentiel étant de se voir socialement tenus pour "écrivains".


Personne ne nous en voudra de quitter un instant ce consternant monde d'écrits vains pour un regard sur ce qui suit, tiré du calendrier Pirelli de 1969, œuvre du photographe anglais Harri Peccinotti, créateur des deux calendriers Pirelli millésimes 68 et 69, demeurés fameux pour les esthètes.
Warhol, déjà, faisait des petits...




Commentaires

  1. Peut-être de grands auteurs noyés dans la multitude médiocrité et des chefs d'oeuvre pilonnés. Le voisinage du moche nuit gravement à la beauté.
    Saluti

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